Sous l'égide de l’Agence de Développement de l’Union africaine-Nouveau Partenariat pour le Développent de l’Afrique (AUDA-NEPAD), l'Agence Nationale de Biosécurité (ANB) a organisé, les 7 et 8 mars 2024, une formation au profit des acteurs du secteur des droits de propriétés intellectuels et du commerce.
Concrètement, l'objectif de cet exercice est de former les acteurs des droits de propriétés intellectuelles et de la commercialisation identifiés par le biais de plans d'action élaborés par les 8 pays pilotes de l’initiative « Faire progresser les sciences, les technologies et l'innovation » (Burkina Faso, Nigeria, Kenya, Éthiopie, Malawi, Mozambique, Zimbabwe et Ghana) afin d'améliorer la compréhension et le soutien de l'édition génomique.
Selon Pr Olalekan Akinbo, Superviseur au Centre d’Excellence en Science, Technologie et Innovation, l’édition génomique est une technologie innovante. « Cette technologie est un outil qui a un grand potentiel pour améliorer la productivité agricole, aider les pays à régler les problèmes de nutrition et de faim, conformément aux objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Pour atteindre les objectifs de cet agenda, il est nécessaire d’adopter des technologies capables de contribuer à l’amélioration de la productivité agricole, sous le contrôle de l’Agence Nationale de Biosécurité. Le Burkina Faso est un leader dans le domaine. Et il faut beaucoup travailler à ne pas perdre ce leadership », a-t-il expliqué.
Pour Dr Drissa Sérémé, Directeur de l’Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), l'édition génomique est une technologie très importante. « L’édition génomique est une nouvelle technologie de précision. Nous pouvons l'utiliser pour contribuer au développement, pour résoudre nos problèmes, pour relever les défis qui se présentent à nous. Le Burkina Faso est un leader dans l'adoption des biotechnologies. Il est important que nous prenions des dispositions pour maintenir le cap », a-t-il affirmé.
En outre, Souleymane Tougma, Secrétaire général de l'Agence Nationale de Biosécurité (ANB), a rappelé que cet atelier vise à informer les acteurs du secteur des droits de propriétés intellectuelles et du commerce. « L'objectif, c'est de leur permettre d'avoir des connaissances sur les applications de l'édition génomique et la règlementation des produits issus de cette technologie qui permet d'avoir des solutions alternatives à nos problèmes », a-t-il souligné.
L'édition du génome et l'importance des formations
L'édition du génome est un outil de recherche émergent qui a montré un grand potentiel pour apporter des réponses aux défis posés par les systèmes agricoles et alimentaires. Cet outil permet de concevoir des cultures durables avec une productivité accrue, une résistance sur mesure aux maladies et à la sécheresse, d'améliorer les capacités nutritionnelles des cultures et des produits d'origine animale, entre autres. De meilleures cultures sont essentielles pour assurer la sécurité alimentaire, renforcer les chaînes de valeurs agricoles et protéger les moyens de subsistance, en particulier pour les pauvres des zones rurales, car plus de 70% de la population africaine dépend de l'agriculture pour sa subsistance.
La communication et le plaidoyer sur l'édition du génome sont essentielles pour améliorer la compréhension et obtenir le soutien du public et des différentes parties prenantes. Ils sont essentiels pour l'élaboration de politiques et de réglementations visant à soutenir la commercialisation, la protection des droits de propriété intellectuelle et la conception de cadres réglementaires fondés sur la science, étant donné que l'édition du génome a la capacité de concevoir des produits végétaux et animaux sans introduire de nouveau matériel génétique et, en tant que tel, aboutit à des produits aussi sûrs comme les variétés conventionnelles.
Pour assurer une meilleure communication et un bon plaidoyer, des experts africains issus de diverses parties prenantes ont été engagés et ont développé avec succès quatre modules qui sont essentiels pour façonner le récit de l'édition du génome dans la société. Ces modules sont les suivants : la science de l'édition du génome ; les régulateurs et les décideurs ; le développement de produits d'édition du génome ; les droits de propriété intellectuelle et la commercialisation.
Une série de formation sur l'édition du génome a été donc initiée dans huit pays pilotes. L'objectif est de communiquer et de défendre efficacement l'outil par le biais des formations ciblées avec les différentes parties prenantes qui ont été identifiées par le biais de plans d'action. Les parties prenantes en matière de droits de propriété intellectuelle et de commercialisation, les médias, les agriculteurs et la société civile, les chefs traditionnels et les chefs religieux seront formées au potentiel de l'édition du génome et à son rôle afin de soutenir les pays dans la réalisation des objectifs nationaux de développement et de l'Agenda 2063.
Jean-Yves Nébié