Hommage au Pr Daogo Jean-Pierre Guingané : Il était une fois le baobab merveilleux… !

Submitted by RedacteurenChef on Fri 24/01/2025 - 13:08
Hommage au Pr Daogo Jean-Pierre Guingané : Il était une fois le baobab merveilleux… !

L’Espace Culturel Gambidi a organisé, le jeudi 23 janvier 2025, une cérémonie d’hommage à Pr Daogo Jean-Pierre Guingané, illustre et émérite homme de lettres et de théâtre, décédé le 23 janvier 2011. À l’occasion, les acteurs de la culture et des arts se sont remémorés l’homme et ses œuvres.

Selon Kira Claude Guingané, Directeur de l'Espace Culturel Gambidi, fils du regretté Daogo Jean-Pierre Guingané, cet hommage vise à se souvenir de l'homme et de ses œuvres.

Kira Claude Guingané, Directeur de l'Espace Culturel Gambidi

« L'organisation de cette soirée d'hommage a impliqué la jeune génération d'apprenants. C'est pour nous la meilleure façon d'organiser l'hommage, que d'éduquer les plus jeunes qui ne l'ont pas connu pour la plupart, mais qui continuent son œuvre. Ils continuent de porter son œuvre, parce qu'ils viennent apprendre le métier de comédien, et c'est une façon de porter aussi l'héritage de Jean-Pierre Guingané. L'objectif est toujours le même : s'arrêter un instant pour se souvenir de l'homme qu'il a été, et de la chance qu'on a eu de l'avoir dans nos vies, parce qu'il nous laisse un héritage intellectuel et culturel énorme, qui ne cesse de nous inspirer. Il a tracé des sillons dans lesquels nous nous inscrivons tout simplement », a-t-il affirmé.

Le baobab merveilleux...

Il y a quatorze (14) ans, le 23 janvier 2011, un homme d'exception, un professeur, un père, un créateur, un passionné, un auteur prolifique, un homme de théâtre engagé, s'en allait.

Pr Daogo Jean-Pierre Guingané (11 juillet 1847 - 23 janvier 2011)

Pr Daogo Jean-Pierre Guingané, fondateur de l'Espace Culturel Gambidi, du Théâtre La Fraternité, de l'École supérieure de théâtre Jean-Pierre Guingané, a laissé une empreinte indélébile dans le paysage culturel et artistique du Burkina Faso. Reconnu pour son amour profond pour l'art dramatique, il ne se limitait pas à l'écriture ou à la scène. Il a transmis cette passion à travers l'enseignement, en tant que professeur à l'Université de Ouagadougou, où il a formé de nombreux étudiants qui, à leur tour, perpétuent aujourd'hui son héritage à travers le monde.

Par ses œuvres littéraires originales, il a mis en lumière des réalités humaines et sociales, des défis de notre époque. À travers ses nombreuses pièces de théâtre, notamment « Le baobab merveilleux », « Le fou », puissantes et émouvantes, ils a su traduire des faits qui résonnent encore dans nos cœurs, dans nos esprits et sur des scènes aujourd'hui.

Au-delà, Daogo Jean-Pierre Guingané, était plus qu'un brillant enseignant. C'était également un visionnaire pour certains et un guide pour d'autres. C'était était, par ailleurs, un homme de culture dont l'engagement était porté par un immense désir de faire connaître et scintiller la créativité, l'intelligence et la diversité des voix africaines.

L'Espace Culturel Gambidi, structure qu'il a bâti de ses mains et de son intelligence, est un lieu de rencontres, de formations et d'expression, où l'art éclaire et soude des générations. Quatorze (14) ans après son décès, l'homme et ses œuvres continuent d'influencer et d'habiter le monde de la culture et du théâtre, inspirant les jeunes à poursuivre son rêve d'un art libre, inclusif et porteur de sens.

De nombreux témoignages

Au cours de la soirée, des témoignages ont été faits sur l'impact du Pr Daogo Jean-Pierre, par des personnes qui l'ont connu et côtoyé.

Pour Martin Zongo, Administrateur du Carrefour International de Théâtre de Ouagadougou (CITO), Daogo Jean-Pierre Guingané était un grand homme, plein de ressources.

Martin Zongo, Administrateur du Carrefour International de Théâtre de Ouagadougou (CITO)

C'était un homme rigoureux et précautionneux, toujours au service de tout le monde. Il était toujours auprès des jeunes à qui il prenait le plaisir de transmettre ses connaissances.

Dans le même, Élie Bagbila, qui se réclame aussi le fils du disparu, a indiqué que Daogo Jean-Pierre Guingané était un formidable père disponible. « Il était toujours entouré et prenait le temps d'échanger avec tout le monde. Il était capable de se mettre au niveau d'un enfant et de discuter pendant de longues minutes avec lui. Il était très disponible pour aider et prodiguer des conseils. J'étais proche de lui. J'ai perdu mon père très tôt, donc il a été le père que je n'avais pas eu. Il a été mon témoin de mariage et, à l'occasion, il m'avait offert une cravate que je n'avais porté que ce jour-là. Je ne porte pas vraiment de cravate. La seconde fois que j'ai porté une cravate, c'était à son décès. Et c'était la cravate qu'il m'avait offert à mon mariage », a-t-il souligné.

Par ailleurs, Kadidia Dramé, actrice de théâtre et de cinéma, a aussi salué la mémoire de l'illustre homme.

Kadidia Dramé, actrice de théâtre et de cinéma

« C'est le professeur qui m'a initié et formé au théâtre. C'est un homme passionné et qui aimait transmettre ses connaissances et savoirs. Il nous a beaucoup appris et inspiré », a-t-elle dit.

Les étudiants ont lu des extraits de la pièce de théâtre « Le fou », écrite par Pr Daogo Jean-Pierre Guingané

Du reste, les étudiants de l'École Supérieure de Théâtre Jean-Pierre Guingané ont effectué une lecture de la pièce de théâtre « Le fou », écrite par Pr Daogo Jean-Pierre Guingané en 1984.

Jean-Yves Nébié

 

Quelques œuvres de Pr Daogo Jean-Pierre 

- Le Fou (1984)

- Papa oublie-moi (1990)

- Le Cri de l’espoir (1990)

- La Savane (1997)

- La Musaraigne (1997)

- La Grossesse de Koudbi (1996)

-Les Lignes de la main (1997)

- Malo, pilote (1998)

- La danseuse de l'eau, conte théâtralisé, suivi de Zigli le terrible, conte théâtralisé (2009)

- La malice des hommes (2008)