Les débats sur les biotechnologies agricoles, notamment les organismes génétiquement modifiés (OGM), sont toujours d’actualité au Burkina Faso avec, souvent, à la clé, des informations infondées relayées par les anti-OGM. Le Forum ouvert sur la biotechnologie agricole (OFAB), section du Burkina Faso, a organisé le 15 février 2018 une rencontre de concertations des généticiens en amélioration des plantes à l’Université Norbert Zongo de Koudougou afin de permettre à ces derniers de se regrouper en réseau qui communiquera régulièrement sur des vérités scientifiques, notamment sur les OGM.
Le top de départ des travaux des généticiens a été donné par le président de l’Université Norbert Zongo, Pr Nicolas Barro, qui a salué l’initiative d’OFAB Burkina Faso de créer un cadre d’échanges entre les scientifiques sur des sujets de l’heure, surtout sur ceux suscitant des controverses. Pour lui, les décideurs et l’opinion publique méritent d’être suffisamment éclairés sur la question par les experts du domaine. Quant au coordonnateur d’OFAB Burkina Faso, Dr Edgar Traoré, il a indiqué que le présent conclave vise, entre autres objectifs, à mettre en place un réseau de généticiens pour la promotion des biotechnologies agricoles en Afrique et plus particulièrement au Burkina Faso.
Il s’agira, a-t-il martelé, d’informer les participants sur la vision, la mission et les objectifs de sa structure ; de rappeler l’importance de la biotechnologie agricole pour le développement durable de l’agriculture dans un contexte de changement climatique ; d’initier la création d’un réseau de généticiens dans le but de promouvoir la biotechnologie agricole ; de mettre en place des stratégies de riposte aux élans sans cesse et sans limite des activistes anti-OGM.
La dizaine de participants ont eu droit à une présentation des activités et des actions d’OFAB-Burkina durant l’année 2017. La section du Burkina, a rappelé son coordonnateur, lancée en octobre 2012, est jusqu’à ce jour le seul forum francophone qui mène des activités majeures, notamment la diffusion d’informations justes et vérifiables sur les biotechnologies agricoles. L’occasion a été également donnée à Dr Oumar Traoré de faire un exposé sur les principales technologies agricoles au Burkina Faso ainsi que sur la biosécurité dans notre pays.
Il s’est donc, en plus de l’historique de l’introduction du coton génétiquement modifié, appesanti sur les aspects techniques de la technologie OGM qui ne sont pas des manipulations nouvelles pour les généticiens. Il n’a pas occulté les nombreuses applications des OGM dans le domaine de la santé, tout en relevant le paradoxe au niveau de l’agriculture.
Une autre technologie plus récente et plus puissante qui a été également révélée par Dr Oumar Traoré est le « gene drive » qui permet une intervention plus pointue et précise sur le matériel génétique. Et de citer l’exemple de l’expérience du Moustique génétiquement modifié au Burkina Faso qui voit l’utilisation de cette technologie.
Pour lui, les technologies ont toujours été au cœur de l’épanouissement de l’homme, des progrès enregistrés à tous les niveaux. Il faudra simplement continuer d’encadrer la science pour éviter des dérives ou qu’elle ne soit pas la ruine de l’humanité.
Après ces présentations très riches, les spécialistes ont échangé sur l’actualité des débats sur les OGM au Burkina Faso et ont estimé qu’il était aussi nécessaire que, de plus en plus, ils apportent leur contribution pour davantage éclairer l’opinion…
Pour eux, les intérêts divergents des différentes parties ne facilitent pas une circulation saine de l’information. Les généticiens en amélioration de plantes ont salué l’initiative d’OFAB Burkina Faso et ont marqué leur disponibilité pour la mise en place dudit réseau qui est même d’actualité.
Cyr Payim Ouédraogo
