Former des jeunes filles vulnérables en art capillaire, telle est l’initiative de l 'Association Coiffure solidaire du Boulkiemdé (ACSBLK), dirigée par Véronique Roamba qui a bénéficié du soutien financier du FDCT et de l’UE. Nous étions à Koudougou le 1er décembre 2023 en compagnie de quelques bénéficiaires et de la promotrice.
Savoir coiffer, décorer et faire des coiffes est devenu tout un art et constitue de nos jours des domaines pourvoyeurs d’emplois décents. Toutefois, les soins esthétiques de cheveux, les coupes, le brushing, la coloration esthétique, la sélection des mèches, les tresses, les coupes de cheveux, les rasages traditionnels, la coiffure de cheveux crépus et métissés (Bantu knouts, tresses africaines, coiffures événementielles, création de motifs) et leur pose sur la tête obéissent à un certain nombre de règles, de techniques et principes dont il convient de s’approprier.
C’est la chance et l’opportunité qui ont été données à 12 jeunes filles âgées de 15 à 35 ans déscolarisées et/ou vivant avec un handicap des provinces du Boulkiemdé et du Sanguié de bénéficier de ce renforcement de capacités. Cette activité, a dit Véronique Roamba, leur donne du savoir et du savoir-faire nécessaires pour s’auto-employer, pour des générer des emplois, en vue de résorber un tant soit peu le chômage dans la région du Centre-Ouest. L’objectif du projet est de promouvoir l’entreprenariat créatif à travers la professionnalisation de jeunes filles défavorisées. Les objectifs spécifiques ont consisté à former 12 jeunes filles défavorisées et/ou vivant avec un handicap des communes de Koudougou et de Réo aix techniques d’art capillaire et esthéticien ; à organiser une journée de distinction de la meilleure participante ; à accompagner la meilleure participante dont l’heureuse élue n’est autre que Pascaline Koama avec un kit d’installation en art capillaire.
Séance de démonstration de la lauréate Pascaline Koama de pose d’une perruque à une cliente sous le regard avisé de Véronique Roamba et ceux des autres apprenantes que sont Rose Lana Zongo de Koudougou et de Monique Nathalie Bayala de Réo. Après quelques coups de peigne à la perruque pour lui donner une forme désirée, elle effectue avec une grande aisance la pose de la perruque sur la tête de la cliente du jour. Des réajustements ne manquent pas et tout le monde suit dans un silence et des regards très attentionnés les mouvements des mains et doigts de la jeune coiffeuse. Après une dizaine de minutes, la cliente se découvre dans le miroir affiché devant elle en inclinant sa tête dans tous les sens, avec un sourire : cliente satisfaite, bravo Pascaline sous les ovations de ses camarades.
Véronique Roamba n’a pas manqué de remercier l’appui financier salvateur du FDCT et de l’UE dont le partenariat a permis de sortir des filles en situation difficile du chômage. « Aujourd’hui encore je suis convaincue que ces filles formées verront enfin le bout du tunnel si elles continuent à travailler avec abnégation et passion dans leur nouveau métier. A l’exécution du projet, nous n’avons pas pu avoir des personnes vivant avec un handicap pour former mais ce n’est que partie remise. Nous restons toujours disponible… », a-t-elle indiqué.
Cyr Payim Ouédraogo