L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature a procédé ce jeudi 12 Décembre 2024 à Ouagadougou à la remise de convention et de financement aux 499 bénéficiaires sélectionnés dans le cadre des deux appels du Projet de Gestion Durable des Paysages Communaux pour la REDD+ pour les petites entreprises (PUE) et les plans de développement pour les entreprises (PDE). Ces projets sont axés sur la promotion des chaînes de valeur des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) et la promotion d'une économie verte.
La Banque Mondiale et le Burkina Faso ont responsabilisé l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour la mise en œuvre de la sous-composante 3.2. : Soutien aux Coopératives et PME dans Les Municipalités Ciblées du PGPC-REDD+.
Après les deux appels à projets lancés en début d’année 2024, en collaboration avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), 250 Plans de développement d’entreprise (PDE) et 249 Petites unités d’entreprises (PUE), ont été sélectionnés. Leurs besoins de financement représentent respectivement quatre cent soixante-seize (476) millions F CFA et 1,9 milliard F CFA. L’apport des promoteurs s’élève globalement à cinq cent un (501) millions FCFA.
Dr Jacques Somda, Chef de programme de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), félicite la concrétisation de ce financement.
« Nous nous sommes engagés à accompagner les bénéficiaires pour la mise en place de processus de valorisation des produits forestiers non ligneux qui ne détruisent pas la nature et qui n'émettent pas de gaz à effet de serre. Nous les accompagnons pour qu'ils mettent en place des bonnes pratiques résiliente à faible émission de gaz à effet de serre dans l'exploitation des ressources naturelles. Jusqu'à présent, on exploite les ressources naturelles sans se soucier des conséquences de cette exploitation anarchique. Quand on coupe les produits forestiers non ligneux, on réduit les capacités de stockage des gaz à effet de serre. Ce sont ces gaz qui contribuent au changement climatique. Notre accompagnement consiste à permettre aux exploitants d'avoir des équipements adaptés pour exploiter les produits forestiers non ligneux, de manière résiliente, avec une faible émission de gaz à effet de serre. Nous avons ainsi associé les promoteurs de ces exploitations à des chercheurs qui disposent des outils dont ils ont besoin et à des financiers pour le financement adapté », a-t-il indiqué.
Selon Roger Baro, Ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement (MEEA), dans la dynamique de relever les défis liés à la REDD+, le Burkina Faso, avec le soutien de la Banque mondiale, a développé le Projet de Gestion Durable des Paysages Communaux pour la REDD+ (PGPC/REDD+).
L'objectif de développement de ce projet est de renforcer la gestion durable des paysages et d'améliorer la génération de revenus dans les zones forestières ciblées au Burkina Faso. Pour atteindre cet objectif, le projet a été structuré en quatre (4) composantes et neuf (9) sous-composantes dont la sous-composante 3.2 qui traite du soutien aux coopératives, Petites et moyennes Entreprises (PME) dans les municipalités ciblées. « Cette sous-composante vise à soutenir directement les organisations de producteurs et les PME à travers le renforcement de leurs capacités. Ce qui leur permettra d'exploiter, de transformer et de commercialiser leurs produits à travers des sous-projets à coûts partagés pour promouvoir et financer l'adoption de bonnes pratiques, la fourniture d'intrants, de kits et d'équipements de production, transformation et la commercialisation. Les chaînes de valeur ciblées pour ces sous-projets sont, en priorité, le karité, le néré, le baobab, le moringa et le bio-compost. Une partie des activités dans le cadre de la sous composante 3.2 sont mises en œuvre sous forme d'appels à propositions et s'adresse à des coopératives, des petites et moyennes entreprises (PME) et des Groupements d'Intérêt Economique (GIE) éligibles », a-t-il affirmé.
En outre, Hamoud Abdel Wedoud Kamil, Représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, a salué la pertinence des projets.
« L'environnement est au cœur des priorités de la Banque mondiale. Nous considérons que le Burkina Faso est un pays exemplaire avec lequel nous avons des avancées significatives. Vous avez la preuve avec ce projet qui est cité comme un des projets les plus performants en Afrique de l'Ouest et nous continuons de soutenir le Burkina Faso dans sa résilience face aux changements climatiques et au péril plastique qui menacent toute la zone afrique. Le Burkina Faso est un très bon élève dans le domaine. Nous appuyons le PGPC/REDD+ parce qu'il est novateur et transformateur et répond aux préoccupations du Gouvernement et des populations du Burkina Faso. Nous avons confiance en ce projet qui est exemplaire », a-t-il souligné.
Par ailleurs, les bénéficiaires du projet sont satisfaits. Jonas Yogo, agriculture dans la commune de Guiaro (Nahouri), représentant des bénéficiaires du PGPC/REDD+, a apprécié cet accompagnement.
« J'apprécie ce financement et vous constatez la joie qui m'anime. Mon projet consiste à la mise en place d'un jardin nutritif à base de baobab. Nous allons pouvoir commercialiser avec ce jardin nutritif les feuilles de baobab sur plusieurs années. Ce jardin nutritif permettra de faire du reboisement », a-t-il dit.
Dans le même sens, Awa Coulibaly, présidente de la Société Safiata Business, a exprimé sa joie d'être l'une des bénéficiaires de ce financement.
Elle espère que les résultats seront à la hauteur des attentes des premiers responsables.
Les bénéficiaires de l'appel à projets du FIE ont aussi reçu leurs financements
David Nanema, Directeur général du Fonds d’Intervention pour l’Environnement (FIE), a présenté le Fonds, qui est un outil financier pour répondre aux enjeux environnementaux du Burkina Faso. Il intervient dans cinq (5) domaines principaux : l'environnement et le cadre de vie ; les risques et catastrophes ; les forêts et la faune ; la gestion des ressources naturelles (sols et eau) ; la promotion des pratiques durables dans les secteurs productifs et l'énergie.
Le Fonds a également remis des chèques aux bénéficiaires de son quatrième appel à projets à travers la taxe sur les emballages plastiques. « L'appel à projets 4 du FIE est entièrement financé par les ressources propres de l'État à travers la taxe sur les emballages et sachets plastiques. En effet, le code des impôts adopté le 20 décembre 2017 par l'Assemblée Nationale a institué une taxe sur les emballages et sachets plastiques (homologués et exemptés). Pour rappel, il est imposé un taux de 5% sur la valeur ajoutée à l'importation et à la fabrication des emballages et sachets plastiques. Une partie de cette taxe, est reversée au Fonds d'Intervention pour l'Environnement (FIE) en vue de financer les activités de collecte, de tri, de transport et de recyclage des déchets plastiques et de rechercher des solutions alternatives au plastique. Les fonds alloués à l'appel à projet 4 du FIE proviennent des recettes collectées de 2017 à 2023 », a assuré David Nanema.
L'appel à projets 4 du FIE permettra de créer environ 1211 emplois verts directs, dont 372 hommes et $39 femmes, 194 PDI et 28 personnes vivant avec un handicap. Il permettra également de renforcer les capacités de plus de 2500 acteurs et de sensibiliser environ 400 000 personnes. En termes de création de richesses, il sera collecté et recyclé environ 11 000 tonnes de déchets plastiques et la production de plus de 16 000 000 d'emballages alternatifs au plastique.
Du reste, des acteurs institutionnels ont des matériels informatiques et des véhicules pour leur fonctionnement et le suivi des projets.
Pour mémoire, le Projet de Gestion Durable des Paysages Communaux pour la REDD+, piloté par le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement (MEEA), ambitionne de couvrir quatre-vingt-seize (96) communes dans huit (8) régions. Il se structure autour de quatre (4) composantes, dont la troisième cible spécifiquement le renforcement des chaînes de valeur des PFNL à travers des sous-projets soumis par des coopératives, PME et GIE éligibles.
Jean-Yves Nébié