En collaboration avec le SP-CNDD, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a initié le projet "Promoting Nature Positive Food Systems in Burkina Faso ", qui s’inscrit dans le cadre du Programme Intégré sur les Systèmes Alimentaires Durables financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (GEF-8). Ce projet vise à transformer les systèmes alimentaires burkinabè pour qu’ils soient plus durables et respectueux de la nature. Les parties prenantes audit projet ont procédé à la validation du projet le jeudi 19 décembre 2024, lors d’un atelier à SAMI hôtel à Ouagadougou.
Le Burkina Faso est confronté à des défis environnementaux et sociétaux complexes, notamment : la dégradation des terres, qui touche 31 % de la superficie nationale ; la perte de biodiversité ; l'insécurité alimentaire, affectant 20 % de la population, malgré une augmentation de 41,3 % de la production agricole entre 2011 et 2020.
Ces problématiques sont exacerbées par des pratiques agricoles non durables, l’usage excessif de produits chimiques, et des chaînes de valeur inefficaces. Pour répondre à ces défis, le pays s’est engagé dans plusieurs initiatives, telles que : la restauration de 5 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030 ; l’adoption de politiques nationales en faveur de la gestion durable des terres, des forêts, et de l’eau.
Le présent projet, élaboré avec l’appui du Cabinet Symmetry, a été lancé lors d’un atelier tenu le 20 août 2024 à Ouagadougou, suivi d’une session technique le 21 août. Cet atelier a permis d’informer les parties prenantes sur le processus de conception du projet et de poser les bases de sa mise en œuvre.
L’atelier national de validation du 19 décembre 2024 s’inscrit dans la continuité de ce processus. Et le chef de Programme de l’UICN au Burkina Faso, Dr Jacques Somda d’indiquer, à l’ouverture des travaux, qu’une rencontre de pré validation avait permis de consolider le document, il y a quelques semaines à Koudougou.
Il a exhorté les participants à rester concentrés durant l’atelier afin que les objectifs soient atteints. En effet, la rencontre vise à recueillir l’approbation finale des parties prenantes sur les documents clés du projet, notamment le ProDoc, afin d’assurer un alignement stratégique avec les priorités nationales et internationales.
L’objectif global du conclave a donc consisté à finaliser et à valider la proposition du document du projet en intégrant les commentaires des parties prenantes pour assurer sa mise en œuvre efficace.
De manière spécifique, il s’est agi pour les participants de renforcer la compréhension des objectifs stratégiques, des résultats attendus, et des approches méthodologiques du projet parmi toutes les parties prenantes ; de consolider les contributions des parties prenantes en intégrant leurs perspectives au cadre logique, au budget, et au plan de mise en œuvre, pour assurer une base technique et opérationnelle solide ; d’obtenir l’approbation formelle des parties prenantes clés sur les éléments fondamentaux du projet, notamment les résultats, la théorie du changement, les indicateurs de performance, et le mécanisme de mise en œuvre ; de collecter les dernières suggestions et recommandations pour affiner et finaliser la documentation du projet, en vue de sa soumission au GEF.
Le directeur de l’Observatoire national pour le développement durable, Wendkouni François Xavier Bahiré, qui a représenté le Secrétariat permanent du Conseil national pour le développement durable (SP-CNDD), a entonné la même trompète que Dr Jacques Somda, en invitant l’ensemble des acteurs à un examen rigoureux du document. Le projet validé sera soumis au FEM en janvier 2025.
En rappel, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est une union unique regroupant des membres issus de gouvernements nationaux et infranationaux, d’agences gouvernementales, d’organisations non gouvernementales, et de peuples autochtones dans plus de 160 pays.
Présente au Burkina Faso depuis 1990, l’UICN compte 12 membres nationaux, dont l’État burkinabè et 11 organisations non gouvernementales. Avec plus de 16 000 experts et une expérience accumulée depuis 1948, l’UICN est reconnue comme l’autorité mondiale pour la conservation de la nature et le développement durable.
Cyr Payim Ouédraogo
Propos dignes d’intérêt
Dr Issa Sawadogo, consultant et représentant du Bureau d’études britannique SYMMETRY :
« Nous avons été retenu pour conduire l’élaboration du document du projet. Il faut rappeler que c’est un projet dont l’idée a été déjà soumise, validée au Fonds pour l’environnement mondial par le SP-CNDD/UICN. Notre rôle a consisté à habiller le projet, à le développer pour en faire un projet complet. Et c’est ce que nous présentons ce matin. Avec ce projet, il s’agit d’optimiser nos activités de productions en tenant compte des questions de l’environnement. »
Louis Rouamba, chef de service partenariat et mobilisation des ressources au Secrétariat permanent du Conseil national pour le développement durable (SP-CNDD), chargé du dossier :
« Nous avons parcouru le document à Koudougou afin d’apporter nos amendements. Ces amendements ont visé deux objectifs. Le premier a consisté à nous interroger si le document répondait aux besoins du pays. Est-ce que les activités proposées par les consultants peuvent répondre aux objectifs que nous nous sommes fixés ? Le second objectif était de savoir si le document répondait aux exigences nationales. Le FEM a un canevas type au Fonds pour l’environnement mondial. Et le document doit pouvoir s’insérer dans ce canevas qui du reste a une portée mondiale. Il faut aussi que l’élaboration du projet réponde aux exigences nationales. A cet effet, la Direction générale de l’Economie et de la planification a élaboré un guide pour les projets nationaux. Nous nous sommes assuré que tous les éléments du guide national ont été pris en compte. Le contenu du document proposé par les consultants était déjà bien. Nous avons actualisé certaines informations. Nous avons revu également la proportion du budget. Le budget est à 10 700 000 dollars pour la contribution du FEM. La contrepartie nationale est chiffrée à 1 070 000 dollars soit 10% de l’apport du FEM. Ce qui dégage un budget total de plus de 11 millions de dollars. Nous sommes donc satisfait du travail accompli. »
Dr Jacques Somda, Chef de programme UICN Burkina Faso :
« cet atelier fait partie du processus de formulation du projet FEM. Et nous ne pouvons pas écrire un projet sans impliquer les bénéficiaires. Au lancement, les consultants ont recueilli individuellement des informations au niveau de tous les acteurs pour aboutir au présent document à valider. Nous voulons des systèmes alimentaires qui sont favorables à la conservation de nos ressources naturelles ; pas des systèmes alimentaires qui détruisent tout. Ce projet n’est pas isolé car il s’imbrique dans 24 autres projets dans le monde. C’est rare de voir une telle innovation. On perd beaucoup d’énergie et on n’apprend pas des autres. Dans ce projet, le Burkina Faso pourra apprendre de 24 autres pays dans le même système alimentaire positif à la nature et les 24 autres peuvent aussi apprendre de notre pays. »
Propos recueillis par C.P.O.