Lors de la Nuit de l’excellence de la recherche scientifique, qui s’est tenue le 27 décembre 2024, Dre Éveline Sawadogo/Compaoré, Sociologue du développement, a reçu le « Prix d’excellence en Sciences de l’Homme et de la Société ». Ce prix vient couronner des années d’efforts et de dur labeur, marquées par de bons résultats. Le vendredi 10 janvier 2025, nous lui avons accordé un entretien, dans lequel elle nous a parlé avec passion de son travail de sociologue du développement affectée à l'Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), de ses défis et de ses perspectives.
Docteure, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Que pouvons-nous retenir de vous ?
Je suis Dre Éveline Sawadogo/Compaoré. Je suis chercheure à l'Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles (INERA), qui relève du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST). Je suis Maître de Recherche en Sociologie du développement. Dans ma spécialité, en tant que chercheure, je me suis spécialisée sur les systèmes d'innovation agricole. C'est la sociologie appliquée à l'agriculture.
Brièvement, que doit-on retenir de la « sociologie du développement » ?
Quand je dis que je suis spécialiste en sociologie du développement, je parle de ma spécialisation au niveau du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES). Sinon, la sociologie du développement, c’est l'étude des sciences, des technologies, des innovations au sein de la société. Et c'est ce que j’ai fait, de façon spécifique, dans le cadre de ma thèse.
En anglais, on parle de « Science, Technology and Society ». C'est vraiment la sociologie appliquée à la technologie, à l’innovation. Et plus spécifiquement, je me suis focalisée sur l'agriculture.
La sociologie du développement a été l'option que j'ai choisie dans le cadre du CAMES, parce que toutes mes différentes recherches menées au sein de l’INERA, depuis les dix dernières années, étaient guidées par la vision d'impacter la société dans son ensemble. Que ce soit sur les questions d'innovations variétales, d'adoption d'innovations variétales, de la gestion intégrée des ressources en eau, de la gestion du sol, dans le but de pouvoir réellement impacter l'agriculture. Également, sur les questions de l'agriculture climato-intelligente, j'ai travaillé au sein de la population pour comprendre les défis auxquels ils font face, leurs besoins, leurs désirs, leurs ambitions, en tant que producteur ou productrice, jeune ou vieux. Dans mes travaux, la question du genre est aussi très importante.
C'est tout cet ensemble qui nous permet d'aborder la question du développement et dans le cadre de la sociologie du développement qui est très holistique. Tout ce qu'on fait, tous les jours, en tant que chercheur, vise vraiment cette question du développement. On fait de la recherche-action dans le but de pouvoir entraîner le changement au sein de la population. Ce sont-là mes activités de tous les jours, en tant que chercheure, en lien avec mes projets bien sûr. Parce que, c'est à travers les projets en réalité qu'on arrive à faire tout ce qu'on fait et à aboutir à des résultats qu’on a obtenus jusque-là.
Vos recherches-actions vous ont permis d’obtenir de bons résultats. Et ces résultats vous ont permis de remporter, le 27 décembre 2024, un prix lors de la Nuit de l’excellence de la recherche scientifique. Parlez-nous de ces bonnes performances…
J’ai été primée sur un thème que j'aborde dans son ensemble, dans toutes mes recherches : « Système d'innovation agricole, genre et développement inclusif ». Sur cette thématique, nous avons travaillé sur trois grands points.
Premièrement, nous avons travaillé sur des projets qui portaient sur « l’approche participative dans le processus d’adoption variétale », financés par des organismes extérieurs. Nous avons travaillé avec l'Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT) et l'Université de Cornell sur cette question-là.
Et à ce niveau, la vision était de voir comment on prend en compte les différents acteurs sur le terrain. Et c’est cela l’inclusivité. Parmi les acteurs sur le terrain, il y a des hommes, des femmes, des jeunes, des personnes âgées. Aussi, il y a ceux qui produisent exclusives pour la consommation et ceux qui sont des entrepreneurs. Encore, ces producteurs vivent dans des régions différentes. C'est donc une société et une communauté de producteurs très complexes dans son ensemble qu'il faut réellement observer pour comprendre leurs défis, leurs envies et leurs ambitions en tant que producteurs. On a pu mener des enquêtes à grande échelle, je peux dire de manière quantitative, avec des milliers de producteurs.
On a aussi mené des entretiens individuels avec certains producteurs. On a aussi fait des focus groups avec des producteurs et des productrices. Et à chaque fois, on a tenu compte de cette question du genre et de la diversité de la communauté, parce que les désirs des producteurs ne sont pas identiques.
En tant que sélectionneur, tant que je m'enferme et que je fais un travail en définissant le problème à mon niveau, ce n'est pas ciblé. Et donc, c'était vraiment important de pouvoir faire ce travail de synergie et d'équipe avec les sélectionneurs et les autres spécialités au sein de l'INERA pour aboutir à des résultats assez consistants qui répondent aux besoins de ces producteurs. Si je prends, par exemple, le niébé, le mil, le sorgho ou l'arachide, sur lesquels on a beaucoup travaillé ces dernières années, on s'est rendu compte en réalité que les producteurs ont des préférences. Ce n'est pas tout ce qui vient de la recherche qu'ils vont forcément consommer.
Donc, c’est ce travail que nous avons pu mener dans le cadre de la sélection variétale durant ces années passées, et on a abouti à des résultats assez pertinents. À la fin, on a fait aussi des ateliers participatifs avec le sélectionneur et les producteurs. Et l'objectif était de faire un travail de priorisation avec une équipe pluridisciplinaire, pour inclure les préférences des producteurs dans la sélection variétale. Donc, c’était l’un des pans de la recherche que j'ai menée et qui a contribué à ce prix.
Le deuxième pan a porté sur les questions de la gestion intégrée des sols. Avec la Japan International Research Center for Agricultural Sciences (JIRCAS), nous avons travaillé sur les innovations dans le cadre de la gestion des sols, parce que là aussi, il y a des pratiques que les producteurs choisissent d’appliquer et d’autres qu'ils ne vont pas appliquer. On a essayé de comprendre qu'est-ce qui peut les amener à changer de comportements.
On a cherché à comprendre comment le comportement du producteur change ou évolue au fil du temps. Et là aussi, on a pris en compte vraiment le sexe et l’âge des producteurs pour comprendre leurs dynamiques dans le changement de comportement, pour voir dans quelles mesures on peut s'en inspirer pour impacter d'autres producteurs dans le processus de gestion intégrée des sols.
Enfin, avec le financement du West African Science Service Centre on Climate Change and Adapted Land Use (WASCAL), on a beaucoup travaillé sur l'agriculture climato-intelligente, les pratiques agroécologiques et les pratiques « climato-intelligentes », dans le but d’impacter les productions. Même si la variété est améliorée, si le sol n'est pas nutritif, ça peut toujours conduire à des mauvais résultats.
Dans le cadre de ce projet aussi, on a vraiment travaillé avec les hommes et les femmes. Et on se rend compte que les femmes ont des pratiques qu'elles appliquent dans le champ familial, mais quand elles vont dans leurs petits lopins de terre, le matin très tôt, elles mettent en application d'autres pratiques.
Parfois, ça vient d'elles-mêmes. Elles savent ce qui est important. Mais, elles ne vont pas refuser d’appliquer ce qu'on leur a appris. Elles le font dans un contexte ; et dans un autre contexte, elles innovent à leurs manières.
Donc, on a aussi essayé de comprendre tout cela et s'en inspirer, parce que ce n'est pas chaque fois que c'est le chercheur qui apporte. Mais, le chercheur s'inspire aussi de ce que le paysan a comme connaissances. On les appelle maintenant les « paysans-chercheurs », parce que si le producteur a 40 ans d’expériences, on ne peut pas le comparer ses connaissances avec ceux de quelqu’un qui vient de finaliser sa thèse après deux ou trois ans de travail au laboratoire.
Il est donc bon de comprendre tous ces défis, dans le but d’apporter des innovations, en tant que chercheurs en sciences du sol, en agroécologie, dans la gestion intégrée du sol. Le but est d’avoir des solutions coconstruites. C'est vraiment la co-construction de l'innovation, avec les communautés, pour répondre à leurs besoins et pour apprendre d’elles en retour. Donc, c'est vraiment du « gagnant-gagnant » dans ce processus.
C'est cet ensemble de recherches que nous avons pu mener, en tant que chercheurs, avec l'équipe pluridisciplinaire (sélectionneurs, spécialistes en sciences du sol, virologues, entomologistes, socio-économistes, etc.) qui a vraiment contribué à l’obtention de ce prix.
Quel sens revêt ce prix pour vous ?
D'abord, c'était une surprise, parce que j'étais peut-être parmi les dernières personnes à arriver ce jour-là. J’avais reçu l’invitation, mais je n’avais pas vraiment prêté attention. Après, ils m'ont appelé pour m'informer que la carte d’invitation était disponible. Mais, comme ils n'informent pas à l’avance si on est lauréat ou non, je n'étais vraiment pas prête à aller à la cérémonie. On avait eu une journée bien chargée et j'étais fatiguée. Donc, j'étais la dernière à arriver.
Je suis rentrée et je me suis assise comme tout le monde. Quand ils ont commencé, je suivais juste comme ça, jusqu'à ce que j'entende mon nom.
Les gens pensaient que j'étais informée, parce que j'étais là toute la journée et je n'ai rien dit. Mais, je l’ai appris comme tout le monde. De toutes les façons, même chez moi à la maison, personne ne regardait la télé. Ils ne savaient même pas que j'avais eu un prix quelque part. Donc, je peux dire que c'était vraiment une surprise. Mais, j'ai reçu le prix comme une récompense pour les nombreuses années d'efforts : les recherches de financements, l'exécution des projets, les activités de recherche de tous les jours, surtout avec les voyages, les missions. Mais, c’est aussi une invitation à redoubler d’efforts.
Aussi, je n'oublie pas le monde paysan. Quand j’ai reçu ce prix, j'ai pensé à aux paysans. En réalité, avec le temps que je passe avec les paysans, je me suis rendue compte, en réalité, que ces gens nous dépassent en termes de réflexion. Quand on est à leurs côtés, ils font tout pour nous satisfaire, dans la courtoisie. Ils nous montrent l'envie d'aller de l'avant, même s'ils ne sont pas d'accord. Donc, je me suis rendue compte qu'en réalité ils ont une compréhension plus approfondie que nous en tant que chercheurs. Pour ce temps de recherche passé à leur côté, je leur dédie ce prix, parce que je pense que c'est aussi grâce à leurs contributions que j’ai reçu ce prix.
Ce prix, on me l'a décerné, mais il y a toute une équipe qui a travaillé derrière. Je pense aux collègues, à tous les niveaux, que ce soit au niveau national, à l'INERA, dans les autres instituts du CNRST, avec lesquels je travaille au quotidien. Je n'oublie pas les collègues de l'université. J’ai aussi un pied à l'université, parce que je travaille avec un centre d'excellence, Africa Multiples, où je suis responsable du genre et de la diversité. Donc, on a travaillé aussi sur ces questions, et voilà, de genre et diversité. Ce prix revient aussi aux responsables de l’INERA, du CREAF et du ministère.
Et je pense à tous ces collègues à travers le monde. Je veux parler des collègues de l'Université de Cornell, de l’ICRISAT, et toutes ces institutions avec lesquelles on a travaillé. Ça a été aussi un approfondissement de nos approches méthodologiques et un partage de notre expérience aussi vis-à-vis de ces gens-là. Et donc, ce prix aussi leur revient, certainement.
Je n’oublie pas non plus ma petite famille qui m’apportent un grand soutien. Je pense à mon époux surtout, parce que ce n'est pas aussi simple d'accepter les nombreuses absences, même s’il a contribué à ce que je fasse la thèse et à être ce que je suis. Je pense aussi aux enfants.
En tout cas, nous voyons que vous avez énormément de soutiens et cela vous aide beaucoup à avancer. Et votre mérite est largement reconnu. Maintenant, l'opinion veut savoir de quoi est composé votre prix.
Rires. Le prix est composé d’une attestation, d’un trophée et d’un chèque de dix millions (10 000 000) F CFA. Sur l’attestation, ils ont mis l'accent sur l'excellence au niveau des sciences de l'homme et de la société. Mais je précise que je suis à l’INERA. Quand les gens viennent à l’INERA, ils ne s'attendent pas à me retrouver ici. Ils me demandent ce que je fais là. Certains insistent et me demandent si c’est l’INSS ou l’INERA. Souvent ils croient que je me suis trompée et ils mettent INSS à la place de l’INERA.
En partie, ils ont raison. En fait, quand on m'a affecté au CNRST, ils voulaient m'envoyer à l'INSS. Mais, quand je faisais ma thèse, j'ai fait les STS en sociologie et politique sociale, mais c'est appliqué à l'agriculture. Mon objet, c'est l'agriculture. Et je n'étais pas prête à me disperser. Le choix était clair.
En étant à l'INERA, je suis proche de mon objet, que si je suis à l’INSS. C’est vrai qu'il y a le travail de collaboration entre instituts, mais ce n'est pas aussi articulé que si tu es sur place. Et comme il y avait aussi la cellule macroéconomie et économie des filières, dont je suis la responsable depuis 2019, il y avait aussi le cadre où je pouvais m'insérer.
En 2019, j’ai reçu le prix African Women for Agricultural Research and Development, quand je suis arrivée à l'INERA. Quand je suis arrivée, j'ai trouvé des opportunités pour faire mes premiers pas dans la recherche, parce que ce n'est pas évident. Ce premier prix m’a vraiment ouvert beaucoup de portes. Oui. Non seulement, ça m’a permis de savoir que tout est possible, même si je suis une femme. Au-delà du prix, on a eu des voyages pour participer à des conférences.
On avait l'argent pour participer aux conférences, quelle que soit la conférence. Dès que c'était accepté, on me payait le billet et je m'y rendais. Pourtant, c'est à travers ça aussi qu’on se fait les relations. Je peux dire que c'est à travers cette ouverture là qu'on arrive à collaborer et à rentrer en interaction avec d'autres chercheurs. Et c'était vraiment très important. Si tu ne fais pas de conférences, c'est difficile de te faire connaître, afin que les gens sachent de quoi tu es capable, pour que même quand il y a un projet qu’ils sont en train de rédiger, ils pensent à t’associer, pour que tu puisses contribuer à l'écriture et à la mise en œuvre. Donc, c'était vraiment très important. Et à l'issue de cette cohorte, on nous a permis de mener des recherches.
Et là, j'étais sortie aussi meilleure de la cohorte, en termes d'approche méthodologique et inclusive. Ça permet d'avoir confiance en soi. Quand tu n'as pas confiance en toi, il y a des choses que tu ne peux jamais faire. J’ai pu rencontre beaucoup de gens dont jj’ai lu les ouvrages et que j’inspire aussi.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ? Et comment faites-vous pour les surmonter ?
Je transforme les difficultés en défis, parce que quand je parle de difficulté, ça me freine. Donc, je les mets dans les défis. En tant que femme, on peut faire face à des défis, mais ce ne sont pas des défis insurmontables. Je dis ça pour au moins trois raisons.
Premièrement, quand on est une femme, il y a des barrières liées au genre. Quelqu’un m'a dit une fois en plaisantant : « Si j'étais ton époux, maintenant, je t’ai chassée ». Mais, c’est une plaisanterie qui a un fondement. Mais, le fait d’être une chercheure n’est pas un frein au fait que e sois une épouse et une mère. Je joue pleinement mon rôle. C’est une question d’organisation.
Et je dis aussi, en tant que femme, qu’il y a aussi des opportunités dans le monde scientifique. Il est vrai que le nombre était très petit dans le temps, mais la situation a évolué. J’ai encadré une étudiante en master, qui s’est mariée et est tombée enceinte. Elle a deux mois sans venir en classe. Quand on s’est vue, elle se morfondait. Je lui ai demandé si elle était malade. Elle a répondu par la négative. Je lui ai dit que si c’est à cause de sa grossesse, elle peut bien continuer ses travaux. Je lui ai donné des travaux à faire et à rendre dans un délai de deux semaines. Elle a pleuré, mais elle s’est rendue compte que c’était possible. Aujourd’hui, elle sait qu’elle peut bien avancer dans ses études et être une épouse et une mère. Et c’est ce que promeut le centre d’excellence Africa Multiples sur les questions de genre et de diversité. La vision est d’accompagner les femmes dans la recherche et dans l’enseignement supérieur. Il y a un doctorant qui fait des travaux sur cette thématique pour comprendre s’il y a des défis particuliers qui bloquent l’avancement des femmes.
Une femme scientifique n’est pas différente d’un homme scientifique. Quand on regarde les progrès dans les grades, il n’y a pas de retards pour les femmes. Il n’y a pas d’arguments sur le genre que l’on peut évoquer pour dire que les femmes sont en retards.
Il faut aussi dire qu’il est important d’avoir le soutien de la famille. S’il n’y a pas le soutien, l’adhésion ou l’envie de te voir progresser, il est vraiment difficile d’avancer. On demande donc l’indulgence des époux.
En termes de perspectives, que pouvons-nous attendre de vous ?
Quand je faisais ma thèse, c’était très difficile. Et j’ai dit une fois à mon mari que je ne serai plus mise sous pression. Je lui ai dit que j’allais m’arrêter. Lorsque j’ai pris mon service à l’INERA, j’ai eu l’envie de continuer. J’ai trouvé d’autres défis à relever.
Avec le prix que j‘ai reçu, je ne peux pas m’arrêter là. Pour les années à venir, je crois qu’il y a de nombreux défis à relever. Par exemple, on devait défendre un projet financé par le gouvernement allemand. Au début, e m’étais dit que e n’allais pas m’y engager. Mais, je l’ai pris comme un défi à relever. Dans ce projet, il y a le Burkina Faso, le Nigéria, le Kenya, l’Afrique du Sud et l’Allemagne. Je m’y suis retrouvée en tant que la seule femme noire dans l’équipe qui devait défendre le projet. Parmi les quinze personnes qui devaient se présenter devant le comité, il y a quatre personnes qui devaient parler. Et je faisais partie de ces quatre personnes. C’est la première fois que ‘étais sous une pression extrême dans l’écriture du projet. Même les mots et les minutes étaient comptés. Et j’ai pu aller au-delà de mes limites.
Et je peux toujours faire mieux. J’ai commencé à m’interroger sur d’autres questions sur l’agriculture et l’agroécologie, avec une agriculture avec moins de produits chimiques. Avec un groupe de chercheurs, nous voulons questionner le monde paysan sur l’adoption des pratiques préconisées et les résultats attendus par les producteurs. L’objectif est de faire la balance entre l’agriculture conventionnelle, l’agriculture biologique et l’agriculture agroécologique pour une meilleure adoption des innovations émergentes.
On ne fait que s’interroger, en que chercheurs, au fur et à mesure. Au niveau de la sélection variétale, on est arrivé à un point où on parle de segment de marché. Au-delà de l’approche participative, qui inclut les producteurs, on a des questions de segments de marché. On peut développer une variété pour un besoin spécifique sur le marché si celui-ci est très important.
Avez-vous une adresse particulière ?
On doit croire en la recherche dans tous les secteurs du développement. Mais, il faut que les recherches soient holistiques pour prendre en compte tous les aspects. L’entomologiste, le sélectionneur ou le virologue ne peut pas, à lui seul, prendre en charge les questions de l’agriculture. Si l’on n’associe pas les économistes ou les sociologues, le traitement du sujet du développement sera partiel. Si chaque discipline joue pleinement son rôle dans le processus de développement, nous irons très loin.
Dernièrement, lorsqu’on était en train de finir le projet WASCAL, on a travaillé avec des gens qui s’occupaient des questions de forêts. Ils sont sortis avec des résultats sur les sols à Nagrengo et Korsimoro qui dégagent beaucoup de gaz à effets de serre. Ce sont de très bons résultats scientifiques. Mais, si ces résultats doivent entraîner de l’action, ça reste insuffisant. Il a fallu mettre ces résultats en connexion avec les nôtres pour voir quelles sont les pratiques des producteurs qui provoquent ces gaz. Donc, si on doit prendre des décisions, on sait quelles sont les pratiques à changer. La question du développement doit être pluridisciplinaire.
Cyr Payim Ouédraogo
Jean-Yves Nébié
Brève présentation de la lauréate
Qui est Dre Éveline Sawadogo/Compaoré ?
Dre Sawadogo/Compaoré Éveline est chercheure au Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) à l’Institut l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA). Titulaire d’un Doctorat Unique en Sociologie et Politiques Sociale de l’Université de Nottingham, Royaume-Uni. Elle est experte en études des sciences, des technologies et de l’innovation avec un focus sur l’Agriculture. Ces thèmes de recherches sont entre autres les systèmes d’innovation (national, sectoriel, organisationnel), les approche de diffusion des innovations, les constructions sociales de la technologie et de l’innovation, les approches de diffusion de l'innovation dans l'agriculture et l'environnement. Elle a été pionnière dans la formation des facilitateurs d’innovation dans le cadre du Projet CDAIS (Capacity Development for Agricultural Innovation System).
Dre Sawadogo/Compaoré adresse aussi les questions d’inégalités d’accès et d’usage des innovations dans l'agriculture. Le genre et la diversité dans l'agriculture et le développement dans une perspective de recherche action, les politiques du système alimentaire. Elle est depuis 2021 Membre du Centre d’Excellence Africa Cluster Centre of Excellence qui regroupe le Burkina Faso, Le Nigeria, l’Afrique du Sud et du Kenya, et responsable de la section genre et diversité et ce depuis Juin 2023, elle est devenue membre du comité de pilotage de CIMMYT. Elle est aussi Co-PI des projets GreenGade sur l’agriculture climato- intelligent financé par BMBF, le projet CIWA sur les préférences variétales financé par l’USAID en collaboration avec l’Université de Cornell, ICRISAT puis CIMMYT. Le projet Edith 2 sur la dynamique des pratiques agricoles sur la gestion des sols financé par JIRCAS (Centre international sur la science agricole au Japon), le projet IP Mango avec l’Association Centre Ecologique Albert Schweitzer.
Dre Sawadogo/Compaoré participe en tant que chercheur et responsable de section de recherche à quatre projets sur l’initiative DESIRA qui regroupe plusieurs pays de l’Afrique financée par l’UE. Ces initiatives lui permettent de collaborer avec des CGIARs, des universités et des centres de recherches au niveau national et à travers le monde.
Quelques publications scientifiques
- Compaore E. M.F.W (2009-2010) MA thesis title: science, technology and development: case study of agricultural biotechnology in Burkina Faso, Institute for Science and Society, University of Nottingham, United Kingdom (Registered as an MA by Research in Science, Technology and Society
- Compaore E. M.F.W (2010-2014), PhD thesis title: The Role of the National Innovation Systems Framework in Facilitating Socio-Economic Development in Burkina Faso: Model and Policy Practice, Institute for Science and Society, University of Nottingham, United Kingdom PhD thesis in Science, Technology and Society, School of Sociology and Social policy
- Ettien A. Adje, Kassoum Traore, Eveline Marie F. W. Sawadogo/Compaore, William J-L. Amoakon, Nazaire K. Kouassi, Modeste K. Kouassi and Justin S. Pita (2024) Perception and adoption by cassava farmers of the PlantVillage Nuru application disseminated in the agricultural environment of Côte d’Ivoire: a case study in the departments of Dabou, Bouaké, and Man Volume 6 - 2024 | https://doi.org/10.3389/fagro.2024.1433204
- Dèwanou Kant David Ahoya , Eveline Marie Fulbert Windinmi Sawadogo-Compaore, Jacob Afouda Yabi, Martine Zandjanakou-Tachin, Jerome Anani Houngue, Serge Sètondji Houedjissin, Justin Simon Pita and Corneille Ahanhanzo (2024) Factors Influencing Adoption of the PlantVillage Nuru Application for Cassava Mosaic Disease Diagnosis Among Farmers in Benin Agriculture 2024, 14(11),2001; https://doi.org/10.3390/agriculture1411 2001
- Birba Sibiri1, 2 * , Compaoré Eveline , Sow Jacqueline2 , Toé Patrice2 , Ouedraogo Souleymane1 (2024) Participatory Forest Management in Burkina Faso: Perceptions of Local Populations in the Cassou Managed Forest, Humanities and Social Sciences 2024, Vol. 12, No. 4, pp. 66-79 https://doi.org/10.11648/j.hss.20241204.11
- M. Occelli a,*,1 , E. Compaore b,1 , D. Brown a , F. Barry b , L.S. Poda b , F. Traore b , A. Waongo b , D. Rubin c , H.A. Tufan (2024) Ex-ante priority setting in crop breeding: Towards inclusive innovation for impact, Agricultural Systems, 217 (2024) 103952, www.elsevier.com/locate/agsy
- O.Y., Jummai S Almamy., S. Traoré; E.M,F,W, Sawadogo-Compaore (2024)Trait preferences of sorghum and pearl millet value chain actors in Mali and Burkina Faso: a case for gender- responsive and demand-driven breeding, Frontiers sustainable food systems, Volume 8 - 2024 | https://doi.org/10.3389/fsufs.2024.1239433
- Sawadogo Compaore Eveline (2024) Innovation Agroécologique, Spatialité Et Enjeux Territoriaux Au Burkina Faso In Yakouba Banhoro, Ousseni Sore Eveline Sawadogo Compaore perspectives multiples sur les spatialités et innovations en Afrique de l’Ouest francophone, Djiboul, 146-161
- Birba Sibiri, Sawadogo Compaoré Eveline, Toé Patrice, (2024) Innovation in Forest Management in Burkina Faso: Analyzing the Dynamics of the Actor-Network in Cassou, American Journal of Agriculture and Forestry. (12) 12, http://www.agricultureforestry.org/article/10.11648/j.ajaf.20241
- Constantin Gueswindé Compaoré*, Evéline M. F W. Savadogo Compaoré, Mathieu Ouédraogo, Boundia Alexandre Thiombiano, Patrice Toé, (2024) Agriculture and Climate Change: A Socio-Economic Dynamics of Climate-Smart Practices in Oubritenga Province, Burkina Faso, International Journal of Agricultural Economics, (9) 2 http://www.agricecon.org/article/10.11648/j.ijae.20240902.12
- Co-authored Eveline Sawadogo/Compaore (2023) Governance and Conservation Effectiveness in Protected Areas and Indigenous and Locally Managed Areas. Annual Review of Environment and Resources, Volume 48:559 - 588 https://doi.org/10.1146/annurev-environ-112321-081348
- Sawadogo-Compaore E., Sigué M., Yisso F.B., Rouamba-Ouédraogo V. (2023) Genre, Société et Développement en Afrique, Harmattan Burkina, ISBN :978-2-336-43571-8 P49-P70
- Badini-Kinda Fatoumata, Compaoré-Sawadogo Eveline, (2023) The Value of Critical Diversity in African Studies: a trans-disciplinary conversation among gender scholars in Sawadogo-Compaore E., Sigué M., Yisso F.B., Rouamba-Ouédraogo V. (2023) Genre, Société et Développement en Afrique, Harmattan Burkina, ISBN :978-2-336-43571-8 P49-P70
- Eveline M.F.W SAWADOGO/COMPAORÉ and Natewindé SAWADOGO (2023) The National Innovation System as Applied to Agriculture: A Methodological Proposal for Diagnosis in Africa, in Vanessa Casadella, Dimitri Uzunidis Agri-Innovations and Development Challenges: Engineering, Value Chains and Socio-economic Models, Wiley-ISTE, ISBN: 978-1-394-23649-7
- Eveline M.F.W Sawadogo/Compaoré, Sakiko Shiratori (2023), From Farm to Kitcken: Women Role into three dimensions-production, Processing and Consumption in Burkina Faso in Priscilla McCutcheon Latrica E. Best, Theresa Rajack Talley, Beyond the Kitchen Table: Black women and Global Food systems, University of North California Press
- Shiratori, S.; Tobita, Y.; Sawadogo-Compaoré, E.M.F.W. 2023. Food Security, Nutritional Supply, and Nutrient Sources in Rural Burkina Faso. Nutrients, 15, 2285. doi.org/10.3390/nu15102285
- Sawadogo/Compaoré Eveline M.F.W. Kando Adeline D. Debevec Liza (2023), Understanding the constraints that lessened the involvement of women regarding integrated water management in the Mouhoun region of Burkina Faso, OpenScience.fr, Science, Technologie, Développement, ISSN : 2752-6879, Volume 3 issue 1, DOI : 10.21494/ISTE.OP.2023.0922
- Bacyer Y. Fidèle Sawadogo/Compaoré Eveline M.F.W,(2023), Genre, changement climatique et subsistance des ménages agricoles à partir des ressources en eau superficielles à Dassa, Hypothèse. AgriGenre, ISSN :27263819, https://agrigenre.hypotheses.org/14525
- Sawadogo/Compaoré Eveline M.F.W. Bacyer Y. Fidèle, Sawadogo Natewinde(2022) : Impacts de la COVID 19 et résilience des commerçants (es) de denrées alimentaires des marchés populaires de Ouagadougou, Science et Technique, Lettres, Sciences sociales et humaines, DIST/Centre National de la recherche scientifique et technologique, ISSN 1011-6028
- Sawadogo/Compaoré Eveline M.F.W. (2022) Agroécologie et changement climatique : Experiences de Résilience des femmes au Centre-Nord, In Bowendsom Claudine Ouédraogo Rouamba, Magnini Siendira et Fayama Tionyélé (dir) L’agroécologie sous le prisme de la recherche scientifique pluridisciplinaire, Harmatan, Burkina
- Sawadogo/Compaore Eveline M.F.W. (2022) Technology and Development :questioning the Tehnological Innovation through Biotechnology cotton in Burkina Faso, Journal of Sociology, ISSN :1741-2978, DOI:10.54647/sociology84821
- Sawadogo/Compaore Eveline M. F. W, Compaore Gueswende. Constantin, Yila Jummai (2022) Seed System Governance and its Impact on Sorghum and Cowpea Sectors in Burkina Faso. Humanities and Social Sciences, Journal : Humanities and Social Sciences,Science PublishingGroup, ISSN: 2330-8176, http://www.sciencepublishinggroup.com/j/hss
- Sawadogo/Compaoré Eveline MFW, Yila Jumai, Nofou Ouédraogo (2022) Developing the Millet and Sorghum Value Chain from Gendered Trait Preference study in Burkina Faso, International Journal of Sciences: Basic and Applied Research (IJSBAR) Volume 61, No1, pp 342-354, ISSN 2307-4531, http://gssrr.org/index.php?journal=JournalOfBasicAndApplied
- Bacye Yisso Fidele, Sigue Moubassire, Sawadogo Compaore Eveline Marie Fulbert Windinmi Security Crisis and Resilience of Migrants:Between Emergency and Empowerment of victims in Barsalgho district/Burkina Faso, Humanities and Social Sciences,Science PublishingGroup, ISSN: 2330-8176, doi: 10.11648/j.hss.20221006.12
- R. Bernard SAWADOGO, S. NANKONE1, M. Bertin ZAGRE2, E. SAWADOGO COMPAORE2, Philippe SANKARA3 and K. Marie-Laure guisso (2021) agro-morphological characterization for leaf-spot resistance of some local peanut ecotypes arachis hypogaea l. International Journal of Recent Advances in Multidisciplinary Research Vol. 08, Issue 12, pp. 7333-7339, December, 2021
- Eveline Marie Fulbert Windinmi Sawadogo/Compaoré (2021) L’aménagement de la rive gauche du fleuve Nakambé au Burkina Faso: analyse d’un processus d’innovation, © L’Harmattan, 2021 5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris www.harmattan.fr ISBN : 978-2-343-22360-5 EAN : 9782343223605
- Shiratori, Sakiko, Eveline M.F.W.Sawadogo/Compaore, and Hsiaoping Chien (2020). Variation of cowpea production and usage in rural households: a comparison between Northern and Southern Burkina Faso, Japan Agricultural Research Quarterly, 54(3), 2020, ISSN : 2185-8896, https://doi.org/10.6090/jarq.54.263
- R Bernard Sawadogo, K Marie-Laure Guissou S.Nakone, E. M.W. Sawadogo Compaore M B Zagre (2020) Prospecting and collecting local groundnut ecotypes in three regions of Burkina Faso, 44 (1) 7591-7608, http://m.elewa.org/journals/currents-issue-japs
- Sawadogo Compaore Eveline MFW, Sawadogo N. (2020), Le Système d’Innovation National appliqué à l’agriculture : une proposition méthodologique de diagnostic en Afrique, Open Science, 20 (5), DOI : 10.21494/ISTE.OP.2020.0511 http://www.openscience.fr/
- Sawadogo/Compaore E. M.F.W and Sawadogo N (2018) Capacity Development for Agricultural Innovation Systems in Burkina Faso: What’s New with CDAIS Project? In Innovation and Interdisciplinary Solution for underserved area ‘International Conference, InterSol 2017, Proceedings’, Springer International Publishing ISBN: 978-3-319-72965-7, pp 150-155
- Sawadogo N. and Sawadogo/Compaore E. M.F.W (2018) Theorising Africa’s Development Problem, in Olanyinka A. and Adesina J. O., The Development of Africa: Issues, Diagnoses and Prognoses, Springer International Publishing; p55-6
- Traore Ramatou et Sawadogo/Compaore Eveline M.F.W. (2017) Femmes Et Gestion Communautaire De L’eau Au Burkina Faso : Enjeux Et Perspectives, Impact Factor 3.582 Case Studies Journal ISSN (2305-509X) – Volume 6, Issue 1
- Sawadogo/Compaore E. M.F.W (2016) Monsters in agriculture : Moral controversy around Genetically Modified cotton in Burkina Faso, in Kouadio Germain N’GUESSAN (ed) Writing abnormality/Écriture de l’anormalité, a collective book, Pressse Universitaire de Lome, Chap 4, p 40-50
- Sawadogo/Compaore E. M.F.W (2016) More Pieces Within the Peaces: Rethinking the Financial Systems for Agricultural Innovation in Burkina Faso, Science and Technology Policy Research Institute Innovation Conference (ICGhana 2016) Theme: “Development Innovation – Putting the Pieces Together”. Date: 27th-28th Sept. 2016; Venue: La Palm Royal Beach Hotel, Accra
- Sawadogo/Compaore E. M.F.W (2017) Le Cotton Biotechnologique au Burkina Faso : Trajectoire d’une Innovation dans un Contexte de Développement, numéro spécial de technologie innovation sur l’innovation agro-écologique et de développement, ‘Innovation Agro-Ecologiques et Developpement’ (2) 27-37, London, UK – openscience.fr
- Sawadogo/Compaore E. M.F.W (2016) Transition Politique et Accumulation Capitaliste : Le Cas du Commerce du Coton au Burkina Faso Post Révolutionnaire, in Sanon F et Sissao A. J., Développement Endogène de l’Afrique et Mondialisation : Une Relecture de la Pensée du Professeur Joseph Ki-Zerb, PUO : Fondation Joseph Ki-Zerbo, p705-728
- Omobowale, A.O., Sawadogo, N., Sawadogo/Compaore, E.M.F.W. and UGBEM, C.E. 2013. ‘Globalization and Scholarly Publishing in West Africa. A comparative study of Burkina and Nigeria’, International Journal of Sociology 43 (1) 8-26 http://www.mesharpe.com/mall/results1.asp?ACR=ijs
- R Bernard Sawadogo, K Marie-Laure Guissou S.Nakone, E. M.W. Sawadogo Compaore M B Zagre (2020) Prospecting and collecting local groundnut ecotypes in three regions of Burkina Faso, 44 (1) 7591-7608, http://m.elewa.org/journals/currents-issue-japs
- Jacques Simpore1,2*, Eveline Compaore3, Joseph Sawadogo1 , Florencia Djigma1,2, Djeneba Ouermi1,2, Marina Martinetto1, Virginio Pietra1, Fernando Fabó4, Henk A. M. J. ten Have5, Alberto García4 (2011) ‘Human Immunodeficiency Virus Prevention among HIV-Serodiscordant Couples in Burkina Faso: Biomedical Issues, Bioethical and Cultural Challenges’ World Journal of AIDS, 2011, 1, 185-191
Quelques livres publiés
- Sawadogo-Compaore E., Sigué M., Yisso F.B., Rouamba-Ouédraogo V. (2023) Genre, Société et Développement en Afrique, Harmattan Burkina, ISBN :978-2-336-43571-8
- Debevec, Liza; Compaore-Sawadogo, E. M. F. W.; Somda-Kabore, Letisia Rolande; Kando, Adeline Dorothee. (2019). Guide pratique. L’approche participative pour une gestion plus inclusive et durable des ressources en eau à travers les Comités Locaux de l’Eau, étape par étape : théorie, méthodologie et exemples, Colombo, Sri Lanka: International Water Management Institute (IWMI).. 48p. doi : 10.5337/2019.217, https://wle.cgiar.org/guide-pratique-l%E2%80%99approche-participative-pour-une-gestion-plus-inclusive-et-durable-des-ressources-en
- Temple L., Compaore Sawadogo EMF., (2018). Innovation Processes in Agro-Ecological Transitions in the Developing Countries, Collection ISTE, Série Innovation in Engineering and Technology 1900 p - ISBN: 9781786302724
Quelques récompenses
• Decembre 2024 Prix d’excellence de la Recherche Scientifique en Science de l’Homme et de la Société sur l’Ouevre intitulé ‘Système d’Innovation Agricole, Genre et Développement
• January AWARD of best performance in conducting research, 23rd January, 2019, Nairobi/Kenya
• 2018 AWARD African Women in Agricultural Research and Development, AWARD, Nairobi Kenya
• 2015 Economic Justice Institute AWARD, Durban, South Africa
• 2006. ‘Small grant for thesis writing’. Council for research development in social sciences in Africa (CODESRIA) 2500$
Affiliations
• Membre du Comité Scientifique de CIMYTH au compte de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est
• Membre de Centre d’Excellence Africa Multiple, 2022
• Membre du Centre d’Excellence Gestion Environmentale et Sociale
• Membre du Labo Genre et Developpement depuis 2021
• Member of the Council for Development of Research in social sciences in Africa (CODESRIA) –since 2006
• Member of the Globalics scholars since September 2016
• Member of Smart Expert Africa
• Member of African Women for Agricultural Research and Development (AWARD) since 2017