Les retours des migrants dans leur localité ou pays d’origine ne signifient pas la fin des migrations mais constituent une étape d’un parcours de vie. En effet, de nombreux migrants, après avoir été réinstallés dans leur pays d’origine pendant plus d’un an, émigrent à nouveau à l’étranger (A. Denison, 2021), souvent vers le pays du dernier séjour ou dans un autre. L’intention d’une nouvelle migration est fonction des circonstances de retour, volontaire ou forcé, des profils sociodémographiques, des opportunités socioéconomiques de réintégration, de la présence des réseaux transnationaux et de l’obtention ou non des mesures d’appui à la réinsertion ou encore d’une nouvelle crise nécessitant une réponse migratoire.
Au Burkina Faso, la question des intentions d’un nouveau départ en migration est spécifiquement peu investie alors que sa recherche permet d’une part de connaitre les profils des migrants qui se réintègrent ou manifestent le désir de s’en retourner afin de maximiser les chances de les garder pour le développement à travers les mesures d’accompagnement et d’autre part de comprendre le caractère sélectif des migrations et les comportements sous-jacents des migrants (A. F. Constant, 2020). A partir des données quantitatives collectées auprès de 484 migrants de retour dans trois communes, Béguédo, Garango et Niaogho, de la province du Boulgou, cet article présente une partie des résultats sur la thématique (I. Zidnaba, 2022) afin d’éclairer les décideurs, les intervenants et de participer aux débats politiques sur les enjeux des migrations de retour. Il est centré sur deux aspects : l’importance et les déterminants des intentions migratoires.
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