Préambule
Au-delà des chaudes discussions intellectuelles sur l’état, la dynamique et le devenir des groupes ethniques en Afrique des savanes et particulièrement au Burkina Faso, les guerres fratricides plus ou moins religieuses ou plus ou moins ethniques actuelles interpellent à une réflexion et des recherches appropriées pour notre vivre ensemble et le développement socioéconomique et culturel. En attendant que d’autres représentants des sciences sociales dont les philosophes, anthropologues, sociologues, psychologues, politologues etc. s’organisent pour appréhender la question, n’y-a-t-il pas lieu de déblayer le terrain pour une urgence civilisationnelle ?
Une paresse intellectuelle aura entrainé depuis la période coloniale et la réalité des universités nationales à s’accommoder les grands travaux des scientifiques « africanistes » et les résultats de ses « amis » et premiers administrateurs de l’Afrique et de notre pays. La lecture d’ouvrages essentiels tels que ceux de DELAFOSSE (1904, 1912), LABOURET (1931), PERSON (1975), IZARD (1970 et 2003) et de BACHER (2001) aura permis de prendre la mesure des structures sociales précoloniales sans toutefois assouvir toute la curiosité et surtout donner une satisfaction totale.
Mais il serait inexact de jeter l’anathème sur les premiers intellectuels africains comme Cheik Anta DIOP (1960, 1967,1974, 1979, 1981), KI ZERBO (1972, 1978, 1990, 1992, 1999, 2003) et bien d’autres qui n’ont eu de cesse de construire une véritable histographie africaine et indestructible. Mais au-delà de ces travaux préliminaires construits sur la sueur et la hardiesse de ces devanciers, l’évolution sociale ne demande-t-elle pas des dispositifs durables de recherche et une réflexion permanente pour « non pas orienter » la société mais en connaître les changements, les contingences et les travers ? Tout comme l’agronome, le malherbologiste ou le « soil scientist » qui ont des dispositifs séculaires pour capter les transformations et prévenir les corrections nécessaires.
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