Médias d’information générale ouagalais : Une médiatisation par « le haut » de la crise humanitaire

Soumis par RedacteurenChef le jeu 21/12/2023 - 10:19

Résumé

Cet article, tiré d’une récente publication (Yaméogo, 2022) questionne la couverture médiatique de la crise humanitaire que vit le Burkina Faso. S’appuyant sur une analyse de contenu et d’entretiens semi-directifs, il révèle que les médias burkinabè émettant ou diffusant à partir de Ouagadougou ne sont très souvent sur le terrain que lorsqu’ils sont invités par les organisations humanitaires pour la médiatisation des actions humanitaires qu’elles-mêmes initient au profit des PDI. Les pratiques professionnelles dominantes à propos de la crise humanitaire sont celles d’un journalisme mettant en avant l’action institutionnelle. La crise est présentée par « le haut » et rarement par « le bas » donnant l’impression qu’il n’y a crise que lorsque les humanitaires investissent les camps des PDI avec des aides diverses. Quand ils n’y sont pas, on observe une espèce de vide médiatique signifiant une situation de non-crise ou sa résolution. Cette construction sociale de la réalité humanitaire par les médias burkinabè survole malheureusement les problèmes quoique structurels que les PDI vivent. Car ce n’est pas au détour d’une remise de vivres qu’on appréhende mieux la profondeur de la crise, mais plutôt par des reportages désintéressés mêlant journalisme de proximité et investigation.

Introduction
En période de crise, les médias jouent un rôle important. Ils éduquent, sensibilisent et informent les populations des risques qu’elles encourent et des précautions à prendre pour y faire face. La radio, le média le plus africanisé (Tudesq, 2003) et le plus écouté en Afrique subsaharienne (Damome, 2006) accomplit davantage cette fonction en tant que vecteur de mobilisation citoyenne ou en tant qu’outil de résilience aux bouleversements sociaux et aux catastrophes naturelles (Ogallo, 2003). Les crises sécuritaire et humanitaire qui secouent le Burkina Faso depuis 2015 sont des pertinents moments d’observation de ces enjeux médiatiques. La réponse humanitaire, constituée généralement d’aides (abri, nourriture, soins de santé…), ne peut, a priori, être efficace qu’à condition qu’elle s’inscrive dans un plan global qui accorde une place privilégiée aux médias. De ce point de vue, les médias sont ce miroir qui projette les crises dans l’espace public. Partant de ce postulat, cet article interroge les rapports des médias d’information générale ouagalais à la crise humanitaire à laquelle le Burkina Faso fait face aujourd’hui. Il vise à répondre aux questions suivantes : de quelle manière les personnes déplacées internes (PDI) constituent-elles un enjeu majeur et un sujet d’intérêt public pour les médias ouagalais ?  Quels sont les genres rédactionnels utilisés pour rendre compte de la crise humanitaire ? Quelles sont les préoccupations des PDI qui sont mises en visibilité médiatique? Autrement dit, quelles sont thématiques se rapportant aux PDI qui sont traitées par les médias ouagalais ?

Méthodologie

Par la technique du choix raisonné, nous avons décidé de nous intéresser aux médias à financement public dont la vocation première est de servir l’intérêt général. D’autant plus que ces médias disposent de plus de ressources financières pour réaliser des reportages de terrain, même s’ils ont obligation de résultats économiques pour le trésor public qui les détournent souvent de leur mission originelle (Yaméogo, 2022). En outre, les médias publics ont un réseau de correspondants déployés sur l’ensemble du territoire national, ce qui a priori est gage de possibilités de reportages-terrain à moindre coût. Ainsi, les médias sélectionnés sont la RTB Télé, la RTB Radio et le quotidien Sidwaya. L’État burkinabè ne disposant pas de média exclusivement en ligne, nous avons retenu le média en ligne privé le faso.net qui est le média le plus lu et le plus populaire dans sa catégorie (INSD & FAPP, 2021). Une période de six mois allant du 1er janvier à 30 juin 2022 est étudiée pour voir ce qu’elle comporte comme contenus journalistiques se rapportant à la crise humanitaire et spécifiquement aux personnes déplacées internes. Pour chaque média, nous nous intéressons à toutes sortes de productions publiées sur le sujet. De plus, des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de journalistes et de responsables éditoriaux des médias étudiés, d’acteurs humanitaires et d’acteurs de développement des médias. Le matériau collecté a fait l’objet d’une analyse de contenu.

Résultats

Les genres rédactionnels utilisés par la RTB radio

Quatre genres rédactionnels structurent les productions de la RTB radio sur les PDI : le compte-rendu, la brève, l’émission interactive et le reportage. Les comptes- rendus diffusés sont l’objet de commande d’organismes humanitaires tandis que l’émission interactive, la brève et le reportage sont de l’initiative propre de la radio. Le graphique ci-après résume statistiquement la répartition des genres utilisés :

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Figure 1 : Structure des genres rédactionnels, RTB Radio

La RTB radio a diffusé 23 productions sur la période étudiée dont 17 comptes-rendus commandés (74%) contre 26% de productions résultant de l’initiative du média composées de 04 reportages (18%), d’une émission interactive (4%) et d’une brève (4%). La RTB radio a plus consacré du temps au journalisme suscité qu’au journalisme de terrain et de contenu inédit. Elle s’illustre comme un média institutionnel alors même que, théoriquement, elle est un média de service public dont la vocation est de servir l’intérêt général. Si cette radio peut avancer des raisons de trésorerie pour justifier la faiblesse des productions relevant de choix rédactionnels, elle ne peut nier le fait qu’elle dispose de correspondants dans toutes les provinces du pays à même de faciliter le travail. Les correspondants provinciaux présentent l’avantage de réduire substantiellement le budget qu’elle aurait prévu pour une mission-terrain. La faiblesse des productions non suscitées peut alors être interprétée comme un choix rédactionnel orienté sur le journalisme facturé pour des raisons de rentabilité économique.

Les thèmes traités par la RTB Radio

Sur la base des productions diffusées, nous présentons ici les thèmes traités sur les PDI par la RTB Radio. Le graphique ci-dessous en fournit les détails.

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Figure 2 : Les thèmes traités par la RTB Radio

La RTB Radio a consacré 12 productions (52%) sur les dons apportés aux PDI, 05 productions (22%) sur les conditions de vie des PDI, 03 productions (13%) sur l’évolution du nombre de PDI, 02 productions (9%) sur la formation dispensée aux PDI dans le but de leur autonomisation et 01 production (4%) sur la résilience des PDI. La radio s’est inscrite dans la logique du journalisme institutionnel en accompagnant les organismes humanitaires dans la couverture de leurs activités, lesquelles étaient dominées par des actions de solidarité, d’où la prédominance du thème « don ». Tout naturellement, la récurrence de ce thème confirme le journalisme de compte-rendu tel que démontré plus haut. A priori, même si les thèmes abordés par la radio ne s’excluent pas, mais peuvent s’entremêler, on retiendra que l’aide humanitaire a été le principal centre d’intérêt de Radio Burkina.

Les genres rédactionnels utilisés par la RTB Télé

Comme dans le cas de Radio Burkina, nous analysons ici ce qui structure les productions télévisuelles sur les PDI en termes de genres rédactionnels. Deux genres ont essentiellement été utilisés par la RTB Télé : le compte-rendu et le reportage.  Le graphique ci-après l’illustre :

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Figure 3 : Structure des genres rédactionnels, RTB Télé

La RTB Télé a produit et diffusé 23 productions sur la PDI dont 21 comptes-rendus (91%) et 02 reportages- maison (9%) encore appelés papiers d’initiative personnelle. Comme Radio Burkina, la télévision publique s’affirme dans le journalisme institutionnel, montrant qu’il n’y a de la matière sur les PDI que si les ONG et les organismes humanitaires embarquent ses journalistes sur le terrain. Encore une fois, ce n’est pas la situation des PDI qui constitue l’enjeu rédactionnel ou éditorial, mais plutôt le profit économique ; la visée commerciale l’emporte sur la visée d’intérêt général. La question des PDI ne devient un sujet d’intérêt public pour la télévision publique que lorsqu’elle est suscitée et commanditée. Cette posture consistant à diluer le journalisme dans le discours politique ou humanitaire passe sous silence des réalités dont le dévoilement médiatique pourrait permettre pourtant une bonne prise en charge des problèmes spécifiques dont souffriraient des PDI. Les deux reportages PIP diffusés ont le mérite de montrer des modèles de résilience de femmes PDI et des modèles de reconversions professionnelles réussies. Cet autre son de cloche qui redonne espoir peut inspirer d’autres PDI et c’est aussi à ce rôle de véhicule des figures incarnatrices d’intégrité, de bravoure, de résilience qu’on attend les médias en situation d’urgence humanitaire.

 Les thèmes traités par la RTB Télé

Les thèmes traités par la RTB Télé sont aussi variés que ceux abordés par la RTB Radio. Comme le montre le graphique ci-après, c’est encore le thème sur le don qui occupe la première place.

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Figure 4 : Les thèmes traités par la RTB Télé

Sur 23 productions sur les PDI, 17, soit 73%, traitent des dons de toutes natures. Les statistiques sur l’évolution du nombre de PDI, la formation / autonomisation des PDI et la résilience des PDI sont les autres thèmes traités par la télévision publique pendant la période concernée par l’étude. Ces thématiques représentent chacune deux occurrences soit 9%de l’ensemble des productions diffusées. Comme la radio, la télévision s’illustre dans le journalisme commandité et rémunéré par le système de facturation.

Les genres rédactionnels utilisés par le quotidien Sidwaya

Sidwaya a eu recourt à trois genres rédactionnels sur la situation des PDI : le compte rendu, le reportage et l’éditorial. Le graphique ci-dessous indique le pourcentage de productions accordé à chacun des trois genres pendant les six mois étudiés :

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Figure 5 : Structure des genres rédactionnels, Sidwaya

Sur les PDI, Sidwaya a réalisé et publié 21 productions parmi lesquelles 11 sont des comptes rendus (52%), 08 reportages d’initiative personnelle (38%) et 02 éditoriaux (10%). Contrairement à RTB Radio et Télé, Sidwaya s’affiche comme un journal moins institutionnel, accordant un intérêt manifeste pour les productions-maison, lesquelles représentent 48% de l’ensemble des articles publiés sur les PDI pendant la période du 1er janvier au 30 juin 2022. Cela est assez significatif et rapproche le journal de son slogan qui est « Sidwaya, le journal de tous les Burkinabè ».

Les huit papiers d’initiative personnelle publiés par le quotidien public Sidwaya ont traité de sujets aussi variés que d’intérêt, permettant au lecteur, et, surtout, aux autorités politiques et aux organismes humanitaires de mieux appréhender la crise dans toute sa profondeur et dans toutes ses dimensions. En consacrant des ‘‘reportages de guerre’’ inédits aux Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) déplacés internes (Sidwaya, 02/03/2022), au traumatisme effroyable que subissent les femmes déplacées internes (Sidwaya, 28/04/2022), au viol des victimes du terrorisme (Sidwaya, 29/04/2022; Sidwaya, 10/05/2022 ; 18/05/2022), au difficile accès au logement (Sidwaya, 01/06/2022), aux troubles psychologiques (Sidwaya, 14/06/2022), au drame humanitaire des PDI (Sidwaya, 20/06/2022), le quotidien public s’inscrit dans une dynamique de journalisme utile où le terrain, l’investigation, l’immersion tiennent lieu de baromètre de mesure de la réalité sociale vécue. Il épouse une tradition journalistique instructive : le « journalisme débout » (Neveu, 2009). Ce journalisme, qui est orienté vers la collecte de l’information sur le terrain (reportage, enquête), le gatherer en anglais tranche avec le « journalisme assis » (processor) qui est plutôt orienté vers le traitement des éditoriaux ou du genre « commentaire ». Le journalisme « assis » ne nécessite pas un travail de terrain (Neveu, 2009), mais plutôt de salon. Le « journalisme débout » est l’une des meilleures voies d’affirmation de soi. Il révèle et consacre l’excellence journalistique.

Les thèmes traités par Sidwaya

Comme le montre le graphique suivant, six thèmes ont été traités par Sidwaya : le don, la formation-autonomisation, les conditions de vie, les statistiques PDI, les violences basées sur le genre et la sécurité alimentaire.

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Figure 6 : Les thèmes traités par Sidwaya

Le quotidien public a accordé 06 productions au thème ‘’don’’ soit 29% de l’ensemble des éléments réalisés et publiés pendant la période étudiée. En plus des thèmes Formation/autonomisation (2 productions, soit 09%), statistiques PDI (une production, soit 5%) et les conditions de vie des PDI (4 productions, soit 19%) qui sont aussi abordés par l’audiovisuel public, Sidwaya s’est intéressé à des nouveaux thèmes qui sont : les violences basées sur le genre (19%), l’insécurité alimentaire (9%), le logement (5%), l’accès aux ressources naturelles (5%). Cette diversité thématique s’explique par l’intérêt que le journal porte pour les papiers d’initiative personnelle. Les PIP sont la tribune par excellence à travers laquelle les journalistes choisissent librement le sujet et l’angle sur lesquels ils réalisent les articles.

Les genres rédactionnels utilisés par lefaso.net

Comme l’indique le graphique ci-dessus, quatre genres sont utilisés par lefaso.net : le compte-rendu, le reportage, la dépêche et le communiqué.

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Figure 7 : Structure des genres rédactionnels, lefaso.net

Lefaso.net a publié pendant les six mois (janvier à juin 2022) 35 articles en lien avec les PDI dont 30 comptes-rendus (85%), deux communiqués (6%), deux reportages-maison (6%) et une dépêche de l’Agence d’information du Burkina (AIB). Bien qu’il ne soit du secteur public comme Sidwaya, le premier pure player burkinabè ne baigne pas dans une culture professionnelle autre que ce que font les médias publics ici étudiés. Il s’est, lui aussi, inscrit dans une dynamique de journalisme institutionnel. Nos observations nous ont conduit au constat que cette pratique professionnelle concerne aussi bien les médias publics que les médias privés. Elle est profondément routinisée et n’épargne aucun média d’information générale, excepté la presse d’investigation. Elle est l’une des conséquences de la précarité statutaire qui mine les entreprises de presse au Burkina Faso et de la non viabilité de leurs modèles économiques. 

Les thèmes traités par lefaso.net

Les thèmes traités par lefaso.net sont résumés dans le graphique ci-dessous :

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Figure 8 : Les thèmes traités par lefaso.net

Lefaso.net a traité de divers thèmes pendant la période étudiée. Comme le montre le graphique ci-dessus, il a publié 17 articles, tous genres confondus, sur le thème ‘’don ‘’, soit 51% des productions consacrées à la crise humanitaire. Suivent ensuite les thèmes ‘’statistiques PDI’’ (23%), ‘’autonomisation’’ (14%), ‘‘violences basées sur le genre (6%), ’’cohésion sociale’’ et ‘’gestion des ressources naturelles (3%). 

Conclusion

Les médias burkinabè étudiés ne se réinventent pas pour accorder à la crise humanitaire un regard spécifique, mais l’intègre dans le registre des événements ordinaires ne méritant qu’un traitement ordinaire. Ils restent accrochés au journalisme de comptes rendus monétarisés, reléguant en seconde zone voire aux oubliettes les reportages inédits et initiés sur base de choix rédactionnels ou éditoriaux en sont la sève nourricière. Ce faisant ils survolent la crise en ne la faisant voir que sous le prisme de la parole publique officielle, celle que portent les organismes humanitaires. Ils réduisent l’actualité humanitaire à l’actualité que veulent entendre les organismes donateurs, une actualité constituée essentiellement de dons de vivres aux PDI.  Radio Burkina, Sidwaya, Télévision Burkina et lefaso.net ont consacré respectivement à la crise humanitaire pendant les six mois 18%, 48%, 9% et 6% de reportages informatifs c’est-à-dire des productions-maison. Cela témoigne de l’emprise du journalisme suscité fait de compte rendu et de publi-reportages déguisés. Sidwaya est le seul média à n’avoir pas accordé une grande place au journalisme institutionnel. Ce journalisme ne découle pas de choix rédactionnels fondés sur l’intérêt général et sur les principes des lois de proximité journalistiques, mais est dicté par la loi des finances. Conséquence, on assiste dans les médias étudiés à l’émergence d’une culture journalistique dominée par un plouto-journalisme. La puissance économique et financière est le maitre-mot au détriment des enjeux informatifs et du rôle de contre-pouvoir journalistique.

Des thématiques abordées par les médias nationaux, le « don » est nettement le thème prépondérant. Il représente 51% au lefaso.net, 29% à Sidwaya, 52% à la RTB Radio et 73% à la RTB Télé. Cette surmédiatisation du don est encore l’illustration parfaite de la connivence entre la communication et le journalisme qui, pourtant, sont des « associés rivaux » (Legavre, 2021). Des préoccupations aussi bien pertinentes que d’intérêt pour les médias, comme la coexistence pacifique entre les PDI et les populations hôtes, les violences basées sur le genre, les difficultés liées au logement, à l’accès aux ressources naturelles (eau, foncier), l’insécurité alimentaire, etc. sont survolés au profit du journalisme de compte rendu commandé. Sidwaya est le seul média à n’avoir pas consacré au moins 50% d’articles au thème « don ». Son intérêt pour les papiers d’initiative personnelle a permis un relatif équilibre entre le journalisme sollicité ou commandé et le journalisme d’immersion, faisant du quotidien public un journal au cœur de la crise humanitaire et au service de la société ordinaire.

Lassané Yaméogo

Chargé de recherche CNRST

Bibliographie

DAMOME Étienne (2006). « Le développement des recherches sur la radio en Afrique », Recherches en communication, vol. 26, n° 26, pp. 81-92

INSD & FAPP (2021), Audience des médias nationaux au Burkina Faso, Rapport d’étude, Burkina Faso

Legavre, Jean-Baptiste (2011). "Entre conflit et coopération. Les journalistes et les communicants comme « associés-rivaux »." Communication langages n°3, p. 105-123.

OGALLO Laban (2003). « Radio et catastrophes naturelles en Afrique ». ICT Update.

TUDESQ André-Jean (2003). « La radio, premier média africain », Géopolitique africaine, n° 12, p. 73-92.

YAMEOGO Lassané (2022). Médias publics au Burkina Faso. Entre journalisme d'État et renouveau médiatique, Paris, Éditions L'Harmattan.

YAMÉOGO Lassané (2022), État de la liberté de la presse au Burkina Faso en 2021 suivi de l’étude « crise humanitaire et médias : regards croisés sur le traitement journalistique des PDI par les médias nationaux et locaux », Ouagadougou, collection CNP-NZ.

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