Dans le cadre de la 21e édition de la Semaine Nationale de la Culture, les Yadcé et les Gulmancé ont célébré leur journée de parenté à plaisanterie, le 29 avril 2024, au village des communautés sis au Village artisanal de Bobo-Dioulasso. À l'occasion, les deux communautés ont mis en exergue leurs cultures respectives, tout en plaisantant et en se lançant dans des joutes verbales dans un esprit de cohésion, de tolérance et de fraternité.
Contrairement à l'édition 2023 de la Semaine Nationale de la Culture, les stands des Yadcé et Gulmancé ne sont pas côte-à-côte, a déploré Francis Naba, président de l'Association des ressortissants de l'Est résident à Bobo-Dioulasso.
« Cette année, malheureusement, nous n'avons pas pu avoir des stands voisins. Nous avons bataillé pour avoir des stands voisins, mais les responsables nous ont dit que cela ne dépendait pas d'eux. C'est dommage, les gens se plaignent de cette organisation. Aujourd'hui, c'est la journée des Yadcé et Gulmancé, mais pour pouvoir plaisanter il faut se déplacer d'un bout à l'autre du site. Ils auraient pu nous donner des stands voisins. Ainsi organisé, ça n'a pas de sens », a-t-il confié.
La parenté à plaisanterie, un facteur de cohésion sociale
Par ailleurs Francis Naba a souligné que la parenté à plaisanterie est un facteur de cohésion sociale. « La parenté à plaisanterie est une richesse à persévérer et à enseigner aux générations futures. Elle renforce les liens entre les communautés. Avec les Yadcé, nous avons des liens très solides et enrichissants. Nous avons d'ailleurs une association nationale, Bulcina Maasuagu Burkindi Roogmika, qui nous regroupe. Et toutes nos activités se déroulent dans la bonne ambiance », a-t-il expliqué.
Dans le même sens, Djénéba Ouédraogo, présidente de l'Association Bulcina Maasuagu Burkindi Roogmika (Section Hauts-Bassins), la parenté à plaisanterie entre Yadcé et Gulmancé est un trésor culturel.
« L'intérêt de cette journée est de valoriser la culture des chefs Yadcé et celle de leurs esclaves Gulmancé. Nous voulons montrer au monde entier cette valeur inestimable. Entre nous, il ne peut jamais y avoir de conflits, car avec la parenté à plaisanterie, on désamorce les conflits. La parenté à plaisanterie un trésor à préserver et à inculquer aux générations futures », a-t-elle ajouté.
Malgré, l'éloignement de leurs stands respectifs, Yadcé et Gulmancé n'hésitaient pas à se déplacer pour se taquiner, consommer leurs mets respectifs en se lançant dans des joutes verbales et parfois physiques, sous l'œil des visiteurs. Yadcé et Gulmancé ont animé ensemble le podium artistique dressé au milieu du village des communautés. C'était magnifique !
Jean-Yves Nébié