Dans le cadre de la 5e édition du Symposium international sur la science et la technologie (SIST), la soirée du 9 octobre 2024 a été consacrée au Forum ouvert sur la biotechnologie agricole (OFAB) qui a permis aux participants d’affermir leurs connaissances sur les biotechnologies à travers deux communications majeures : la première sur la culture de l’aubergine génétiquement modifiée au Bangladesh et la seconde sur les enjeux des biotechnologies en Afrique : cas du Burkina Faso.
La première communication, sur le thème : « Aubergine locale génétiquement modifiée au Bangladesh : historique, situation actuelle et orientation future », a été livrée par Dr Arif Hossain.
Lors de sa présentation en ligne, il a fait remarquer que le Bangladesh est un pays dépendant à 87% de l’agriculture. Un pays également qui doit faire face à des défis d’ordre démographique ; de changement climatique et autres. Les technologies comme la biotechnologie moderne apparaissent comme des opportunités très intéressantes. Il a donc fait le point des cultures biotechnologiques dont l’aubergine locale génétiquement modifiée qui représentent 70% de la superficie emblavée. Il a souligné qu’un plan de communication a permis une sensibilisation adéquate du public, des producteurs, des journalistes et de plusieurs autres acteurs. Les sessions de formation des médias, la diffusion d’émissions radiophoniques et télévisuelles de grande envergure avec des contenus bien ficelés ont permis d’accroître le niveau de compréhension sur les biotechnologies, contribuant à réduire les peurs et les oppositions. Dr Arif Hossain a fait ressortir les avantages de l’aubergine OGM qui permettent de mieux accroître le rendement (plus de 40%) et de pouvoir économiser plus de 8 traitements en pesticides. Du coup, a-t-il renchéri, le producteur est moins en contact avec les pesticides ; ce qui impacte positivement sa santé.
Quant au second communicateur, Dr Moussa Savadogo, précédemment chargé de Programme principal de biosécurité environnementale pendant 15 ans à l’Agence de développement de l’Union africaine à la fois pour le programme de biosécurité environnementale et l’agriculture que pour la lutte intégrée des vecteurs, membre du comité de programmation de OFAB, il s’est penché sur les « Enjeux des biotechnologies en Afrique : cas du Burkina Faso ».
Selon lui, c’est un thème très intéressant qui s’aligne parfaitement avec le thème général de ce séminaire international qui parle de résilience. « La biotechnologie et sa règlementation sont des éléments extrêmement importants aujourd’hui, très stratégiques qui permettent à toute nation de définir des politiques stratégiques pour pouvoir réaliser le développement socio-économique. L’Afrique est confrontée à beaucoup de défis d’ordre sécuritaire, des défis liés au changement climatique, à la démographie si bien qu’il y a pas mal de problèmes pour nourrir cette population qui est en train d’augmenter de façon exponentielle. Si on n’innove pas en utilisant les biotechnologies par exemple il y a de forts risques qu’on n’atteigne pas les objectifs de développement qui sont fixés à l’échelle des nations unies et de l’Union africaine », a-t-il relevé. Avec des chiffres et des statistiques, le communicateur a fait ressortir l’urgence d’aller vers les technologies innovantes pour barrer la route à de nombreux maux qui minent le continent africain. Principalement pour le cas du Burkina Faso, il a fait le point des différentes cultures et expérimentations biotechnologiques, tout en faisant cas de leur réglementation par l’Agence nationale de biosécurité. Il n’a pas hésité à se faire le porte-voix des scientifiques, en encourageant l’Afrique à se servir des nouvelles technologies pour un développement harmonieux.
Un des moments forts de la participation de OFAB à ce symposium a été l’affluence remarquable constatée au niveau de son stand géré par une équipe dynamique dirigée par Dr Hamadou Sidibé, point focal de OFAB Burkina. Bien décoré aux couleurs du forum avec des outils de communication dynamique et attrayante, le stand de OFAB Burkina a reçu de nombreux visiteurs.
Quel bilan tirer de la participation de OFAB à cette biennale de la science et de la technologie ?
Pour son coordonnateur, Dr Drissa Sérémé, par ailleurs directeur de l’INERA, la participation de OFAB à cette édition du SIST est très positive.
« La grande affluence enregistrée au niveau de notre stand est la preuve qu’il y a de l’engouement à l’endroit des biotechnologies. C’est donc un acquis important. En outre, OFAB a pu avoir une session au cours de laquelle de brillants experts ont partagé des informations de haut vol sur ces questions de biotechnologie. Ce qui a naturellement suscité des échanges, des débats avec les participants surtout avec les élèves de l’ENAFA de Matourkou. Cela a permis aux étudiants de recevoir des connaissances sur les biotechnologies. Cette donne positive est à mettre aussi à l’actif de OFAB », s’est-il réjoui.
Pour Dr Moussa Savadogo, membre du Comité de programmation du forum, OFAB doit être perçu comme un des acteurs principaux de la présente édition. Il s’agit de communiquer sur les outils et stratégies de résilience qui reposent sur des évidences scientifiques, sur les avancées scientifiques qui intègrent la biotechnologie et la biosécurité relevant naturellement du domaine de OFAB. La participation de OFAB est pleinement justifiée et les acteurs sont à féliciter. Je donnerais 9 sur 10 si je devais noter cette participation, Je suis satisfait. J’ai vraiment apprécié le choix des thèmes pour cette communication, la mobilisation également de la jeunesse, des acteurs qui vont assurer l’avenir de cette technologie… ».
Cyr Payim Ouédraogo