L'association Bulcina Maasuagu - Burkindi Roogmika (BM-BR) a organisé, le 08 février 2025, au Centre des personnes handicapées de Gounghin (Ouagadougou), son assemblée générale et sa présentation de vœux pour l'année 2025. Le bilan de l'année précédente a été présenté, dans une ambiance chaleureuse et festive, aux membres de l'association...
Selon Frédéric Tankoano, Secrétaire général de l'association Bulcina Maasuagu - Burkindi Roogmika (BM-BR), le bilan des activités de 2024 est positif. « Au cours de l'année 2024, nous avons mené de nombreuses activités qui visent le rapprochement de nos deux communautés, parce que nous promouvons la parenté à plaisanterie. Nous avons organisé une sortie récréative à l'intérieur de Ouaga, où nous avons rassemblé près de 98 personnes. Et au cours de cette rencontre, nous avons pu échanger, nous nous sommes amusés, nous nous sommes taquinés. On a aussi organisé notre sortie à Koudougou pour redynamiser un peu notre section de Koudougou. Nous avons plus de cinq sections dans les provinces et nous avons choisi d'aller à Koudougou pour les accompagner, les redynamiser. Nous avons aussi organisé un échange d'arbres entre parents à plaisanterie. Tous les parents à plaisanterie se sont offerts mutuellement des arbres que nous suivons jusque-là, nous suivons leur évolution et nous encourageons les gens à les entretenir. On a aussi fait une opération de don de sang, que nous faisons d'ailleurs chaque année. Et chaque section, au temps que nous fixons, organise donc ce don de sang pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. Pour 2025, nous prévoyons donc une activité phare : c'est la construction de la case du pardon. En 2023, nous étions à Ouahigouya, au palais de Sa Majesté Naaba Kiba. Il a consenti à nous donner un espace dans la cour royale. Et nous avons donc décidé de construire une case qu'on appelle case du pardon. Ce sera l'activité phare cette année », a-t-il affirmé.
Dans le même sens, Mamoudou Haro, membre de la section de Ouagadougou, a aussi salué la tenue effective des différentes activités. « Notre association, qui existe depuis plusieurs années, travaille à perpétuer la tradition ancestrale qui est la parenté à plaisanterie. La parenté à plaisanterie est un ciment social qui lie les deux communautés, Yaadcé et Gulmanceba. Quelle que soit la situation, il ne peut aucunement avoir des conflits entre ces deux communautés. La parenté à plaisanterie est un gage, un ciment social et un moyen de cohésion sociale, de vivre-ensemble et de promotion de la paix au sein des communautés. Les activités que nous menons, chaque année, nous nous retrouvons pour soutenir les vœux. C'est l'occasion de faire le bilan des activités de l'année précédente, de dresser le bilan, de voir les insuffisances et de les redresser. L'une de nos activités phares sera la construction de la Case du pardon dans la cour royale de Ouahigouya », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, l’assemblée générale clôturée, Yaadcé et Gulmanceba se sont raillés. La parenté à plaisanterie a repris le dessus. Les deux communautés sont entrées dans des joutes verbales, se lançant des piques. Personne ne voulait se laisser faire. Tout s'est déroulé dans une bonne ambiance.
Puis place a été faite à la présentation de vœux. Yaadcé et Gulmanceba se sont souhaités mutuellement les vœux de santé, de cohésion, de vivre-ensemble et de paix pour le Burkina Faso. Puis, les joutes physiques et verbales ont repris le dessus.
Pour les profanes, ces gens semblaient se quereller. Mais il s’agissait bien d’un jeu convivial entre parents à plaisanterie. L’ambiance était véritablement gaie et les deux communautés ont joué le jeu, offrant un beau spectacle.
Pour mémoire, l'association Bulcina Maasuagu-Burkindi Roogmika promeut la parenté à plaisanterie entre Yadcé et Gulmancé. Elle est née de la création d’une page Facebook (13 juillet 2013). L’association existe officiellement depuis 2015. Au-delà des railleries et de la distraction, l’association œuvre pour la construction d’une société de paix, d’amour, de tolérance et de cohésion sociale.
Jean-Yves Nébié
