La Compagnie artistique Danthemuz, avec le soutien du Bureau Burkinabè du Droit d'Auteur (BBDA), a présenté, le 14 février 2025, à l'Espace Grâce Théâtre, le spectacle « Bissongo Tissongo » (d'après « L'Homme qui plantait des arbres » de Jean Giono). Ce spectacle, adapté et mis en scène par Vincent Bazié, entre humour, musique, danse, jeux de marionnettes, est une histoire d'amour pour les plantes.
Cette histoire est contée par deux sœurs, Nelly et Nella (interprétées par Laure Azoumi Guiré et Halimata Nikiéma), photographes professionnelles, qui ont entrepris un authentique voyage de découverte des paysages africains. Dans cette épique traversée, elles visitent de nombreux pays, de nombreuses cultures, de nombreux paysages forgés par la nature.
Mais, une rencontre, en particulier, retient leur attention. Dans l'une des contrées, frappée par la désertification très avancée, l'assèchement de tous les points d'eau, la raréfaction des pluies (entraînant la sécheresse, la famine et l'exode massif des populations), elles rencontrent un vieux bonhomme résilient qui a entrepris un immense travail de reforestation.
Méticuleusement, avec courage et détermination, il a reboisé un grand pan de la contrée. Quelques années plus tard, le désert avait cédé la place à un paysage verdoyant et luxuriant, habité de nouveau par une faune riche et variée. De par son travail, de nombreuses espèces d'arbres ont été replantées. Et témoins de cette prouesse, le gouvernement a lancé une vaste campagne de sauvegarde et de reforestation. Nelly et Nella, quant à elles, inspirées par cette œuvre, ont fondé une organisation non gouvernementale dénommée « Bissongo Tissongo ».
Une histoire d'amour pour les plantes...
Selon Vincent Bazié, metteur en scène du spectacle, « Bissongo Tissongo » est une invitation à la préservation de l'environnement, à la reforestation.
« Dans ce spectacle, j'invite les gens à aimer, à planter les arbres. J'aimerais que les gens n'attendent pas pour agir pour la nature. La nature est présente dans notre quotidien. Chez nous, à la maison, nous pouvons poser un geste qui permet à la nature de vivre. Nous avons des cours aujourd'hui dans nos capitales où il n'y a presque pas d'arbres et on se plaint de la chaleur. Pour moi, chaque citoyen doit planter des arbres dans son environnement immédiat, sans attendre d'aides extérieures. Dans cette pièce, nous avons vu un vieux qui n'a pas du tout attendu, qui s'est retranché dans un lieu où personne ne voulait vivre, dans la solitude, et il a fait des miracles en reboisant plusieurs hectares. Il a travaillé jusqu'à la fin de sa vie, sans attendre un retour, une récompense. Pour moi, on n'a pas besoin forcément qu'on sonne l'alerte pour dire que c'est maintenant qu'on doit commencer à s'occuper de la nature. Pour moi, chacun doit poser des petits gestes au quotidien », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, il a précisé que le spectacle est adapté pour un jeune public. « J'ai aussi décidé d'orienter ce spectacle vers le jeune public. La jeunesse aujourd'hui est très active et constitue l'avenir. Elle peut contribuer à améliorer et protéger la nature », a-t-il souligné.
Un clin d'œil aux « champions de la terre »...
Ce spectacle, de manière implicite, est un hommage aux champions de la terre, anonymes et personnalités reconnues, comme Yacouba Sawadogo, l'homme qui arrêta le désert (Prix Nobel Alternatif en 2018 ; Champion de la terre des Nations Unies en 2020) et Salifou Ouédraogo, l'homme qui plante les baobabs (qui a passé deux tiers de sa vie à planter près de 5000 baobabs).
Du reste, « Bissongo Tissongo » a bénéficié du soutien financier du Burkinabè du Droit d'Auteur (BBDA).

Le spectacle est programmé aussi le 15 et le 16 février 2025, à l'Espace Grâce Théâtre à la Cité An III de Ouagadougou.
Jean-Yves Nébié