La 2ème édition d’Africa Green Week se tient, du 24 au 26 octobre 2024 à Ouagadougou et à Koudougou. La cérémonie d’ouverture de cette édition a eu lieu, à Ouagadougou, le 24 octobre 2024, sous le thème : « Transition énergétique et économie circulaire : Mobiliser la jeunesse pour un avenir durable en Afrique ».
Africa Green Week est une rencontre scientifique qui réunit agriculteurs, activistes environnementaux, gouvernants, médias, étudiants, experts, ONG et tous les acteurs engagés pour l’environnement autour d’un objectif commun : la protection de la planète et le développement durable en Afrique. C’est, selon les organisateurs, un évènement annuel itinérant dédié à la promotion de la durabilité environnementale, des pratiques écologiques et à la sensibilisation aux enjeux climatiques sur le continent africain.
Bélélé Jérôme William Bationo, initiateur de Africa Green Week, porte ce projet depuis quelques années et a décidé de le mettre en œuvre au Burkina Faso pour la première édition et à Brazzaville au Congo en 2023. « Ce sont deux pays que j’avais visité et j’avais rencontré des jeunes assez motivés qui voulaient qu’ensemble nous trouvions des solutions par rapport à tout ce qu’il y a comme problèmes environnementaux, tout ce qui est lié aujourd’hui au développement des jeunes et comment aider ceux-ci à trouver des ressources et leur faire comprendre les enjeux actuels du changement climatique, ainsi que les enjeux liés au développement dans leurs communautés de base. Et c’est de là que j’ai dit qu’on pouvait essayer ensemble de porter ce projet. Ce n’est pas un projet qui va rapporter de l’argent au quotidien pour les personnes. Mais il va rapporter de la connaissance. De la connaissance que les jeunes peuvent utiliser pour développer des richesses », a-t-il expliqué.
À l’entendre, la présente édition n’allait pas se tenir parce qu’il ne disposait pas de ressources pour cela. « Nous l’organisons, il faut le dire, sur ressources propres. Ces ressources ici c’est l’engagement de toute l’équipe, qui est mobilisée, qui est motivée et qui travaille sans recevoir de l’argent. Nous le faisons aussi avec le peu de ressources que nous trouvons sur le terrain. Nous n’avons aucun accompagnement, institutionnel ou international. Ce sont ces jeunes qui l’organisent parce qu’ils y croient. Ils veulent que quelque chose change dans leur quotidien. Dans ce que nous vivons dans notre pays, il y a ce terrorisme que nous connaissons, qui est aussi un des problèmes de ressources. Et si nous organisons cet évènement, c’est aussi pour répondre à toutes ces questions et permettre aux jeunes d’avoir des ressources, des connaissances pour faire face à tout ce qu’il y a comme défis actuels. C’est donc de là que l’idée est née et on espère pouvoir tenir encore de prochaines éditions aussi bien au Burkina Faso qu’ailleurs, en fonction de la disponibilité », a-t-il souhaité.
Pour Tiba Kassambé Ouédraogo, membre du comité d’organisation de Africa Green Week, c’est un évènement qui se veut, au fil des années, un rendez-vous incontournable pour ceux et celles qui, comme eux, croient en l’avenir durable de l’Afrique. Aussi trouve-t-il d’une importance capitale le thème de cette édition : « Transition énergétique et économie circulaire : Mobiliser la jeunesse pour un avenir durable en Afrique ».
Car il résonne, dit-il, non seulement avec les défis auxquels l’Afrique est confrontée, mais aussi avec les solutions innovantes que nous pouvons mettre en œuvre pour garantir un meilleur avenir, plus viable et plus équitable. « Depuis plusieurs décennies, nous sommes confrontés à des défis environnementaux sans précédents : le changement climatique, la dégradation des sols, la perte de la biodiversité, la pollution de l’eau et de l’air sont autant de problèmes qui menacent notre avenir. Nous voulons trouver des solutions, des solutions durables qui permettront à notre continent de prospérer tout en respectant l’environnement. Si l’Afrique a un atout majeur, c’est bien sa jeunesse. Une jeunesse dynamique, créative et résiliente. Il est de notre responsabilité en tant que dirigeants, organisations et citoyens, de lui donner les moyens de s’impliquer, de contribuer et de devenir des leaders de demain. En organisant cet évènement, nous avons à cœur de fournir une plateforme pour que cette jeunesse puisse se rassembler, apprendre, agir et échanger. Notre rôle est de donner des outils à cette jeunesse pour qu’elle puisse transformer les défis en opportunités. Pour réussir notre mission, nous devons l’impliquer. C’est pourquoi nous devons la mobilisée, la former et l’encourager à participer activement à la transition énergétique et à l’économie circulaire », a-t-il déclaré.
Ainsi, durant soixante-douze (72) heures, plus d’une centaine de jeunes de Ouagadougou et de Koudougou verront leurs capacités renforcées à travers des panels, des séances de formation, des partages d’expériences sur la notion de l’économie circulaire qui est, aux dires des organisateurs de l’évènement, ce modèle économique qui privilégie la réutilisation, le recyclage et la réduction des déchets, et celle de la transition énergétique qui est une priorité, non seulement pour répondre au besoin croissant en énergie mais aussi pour atténuer les effets du changement climatique. « Elles offrent par ailleurs des opportunités de création d’emplois, de réduction de la pauvreté, tout en préservant notre environnement. En sensibilisant et en mobilisant notre jeunesse, nous nous assurons que ces modèles deviennent des normes plutôt que des exceptions », a-t-il dit.
Rihanata Sawadogo, Chef de service entreprenariat et investissement verts à la Direction générale de l’économie verte et du changement climatique, a indiqué, au nom du ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement et du Directeur général, que c’est un immense honneur et une grande satisfaction d’être associés à l’évènement.
« Nous sommes honorés d’accueillir une fois encore au Burkina, ici à Ouagadougou et à Koudougou, cette édition qui réunit les acteurs déterminés à promouvoir une transition énergétique durable et une économie circulaire pour l’avenir de notre continent. À ce titre, je voudrais exprimer nos vifs remerciements aux organisateurs, à la jeunesse mobilisée ainsi qu’à tous les participants ici présents. Votre engagement à travailler ensemble pour un avenir plus vert, plus durable, plus résilient, est une lueur d’espoir, particulièrement dans un contexte marqué par des défis globaux sans précédents », a-t-elle expliqué.
Aujourd’hui, le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays, ajoute-t-elle, fait face à de nombreuses contraintes environnementales et climatiques. Et elle cite le stress hydrique, la dégradation des sols, la très forte dépendance énergétique, la vulnérabilité au changement climatique et les pollutions diverses qui, à ses propos, influencent négativement son développement socioéconomique. « Cependant, ces défis ne doivent pas nous décourager. Elles doivent au contraire être des opportunités à saisir pour la création d’emplois verts décents, pour une croissance verte, en général pour l’Afrique, et en particulier pour le Burkina Faso, que nous trouvons l’importance de certaines initiatives telles que Africa Green Week. Cet évènement n’est pas seulement un lieu de réflexion, il est aussi un appel à l’action », a-t-elle précisé.
En outre, le ministère, par la voix de Rihanata Sawadogo, malgré les défis sécuritaires et socioéconomiques au Burkina Faso, reste déterminé à faire de la question de l’environnement, une priorité. De plus, la paix et le développement, poursuit-elle, ne peuvent être atteints sans une gestion rationnelle et responsable de notre environnement et de nos ressources. « C’est pourquoi, à travers nos actions, nous renforçons les initiatives et politiques publiques en faveur de la transition énergétique et des pratiques respectueuses de l’environnement. Nous espérons que cet évènement renforcera la collaboration entre les nations africaines, les secteurs publics et privés, les chercheurs et les innovateurs afin que nous puissions collectivement relever ces défis. Africa Green Week 2024 est une plateforme précieuse pour échanger des idées, partager des solutions et créer des partenariats qui contribueront à la concrétisation de cette transition écologique. Je vous encourage, chers participants, à saisir cette opportunité pour construire un avenir où l’Afrique se dresse fièrement comme un leader transition énergétique mondiale, tout en préservant ces ressources pour les générations à venir. En ces temps de défis, nous devons rester unis et mobilisés pour le bien-être de l’Afrique et ses communautés. L’avenir de l’Afrique est vert et ensemble, nous avons le pouvoir de le façonner pour notre développement durable. Au nom des plus hautes autorités du ministère en charge de l’environnement, je félicite et encourage les organisateurs et les partenaires de Africa Green Week de nous avoir associés pour cette initiative », a-t-elle souligné son message.
Du reste, Dr Emma Marie Blanche Kantiono, Vice-présidente du Conseil burkinabè de l’énergie, marraine de la 2ème édition de Africa Green Week, se réjouit de cette initiative qu’elle trouve pertinente au regard de la thématique.
« Vous conviendrez avec moi que la transition énergétique et l’économie circulaire sont deux (2) défis majeurs. Et quand je parle de défis majeurs, ce sont des défis pour lesquels la jeunesse ne devrait pas rester en marge. Parce que, comme on l’a toujours dit, la jeunesse a une grande partition à jouer par son engagement, sa créativité et son dynamisme pour assurer un développement durable assez résilient et respectueux de l’environnement. J’aime dire que je suis une vraie championne, une championne de la motivation féminine notamment, quand il s’agit d’embrasser tout ce qui est question d’activités ou de formations dans le domaine technique. Aujourd’hui quand on parle d’énergie, de transition énergétique, d’économie circulaire, je pense que les femmes et les jeunes filles ont également leur partition à jouer. Il faut qu’elles sachent que c’est possible », a-t-elle encouragé la jeunesse et particulièrement les femmes.
Abrandi Arthur Liliou