Le comité d’organisation de la 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) a tenu une conférence de presse, le 3 décembre 2024 à Ouagadougou. Cette rencontre avait pour but de présenter le visuel officiel de cette biennale dédiée au cinéma africain, et de faire le point sur les préparatifs du festival, prévu du 22 février au 1 mars 2025, sous le thème : « Cinémas d’Afrique et Identités Culturelles ». L’évènement s’est déroulé en présence de plusieurs personnalités du monde cinématographique et culturel.
Moussa Alex Sawadogo, Délégué général du Fespaco, a annoncé que les préparatifs étaient bien avancés.
« Techniquement, nous sommes prêts à plus de 75%, voire 80%. La sélection des films se poursuit, la recherche des partenaires également. Les salles ont été ciblées, les membres du jury ont confirmé leur présence, et les lettres d’invitation sont en cours d’envoi. Nous sommes très enthousiastes quant à l’évolution des préparatifs », a-t-il déclaré.
Pour lui, le Fespaco incarne depuis sa création en 1969, un acte militant et résilient. « Malgré les turbulences, notamment lors des trois (3) dernières, aucune édition n’a été annulée. Là où de nombreux festivals ont échoué, nous avons réussi. Cela démontre la volonté de nos autorités et responsables de faire vivre cet évènement qui rassemble le monde entier au Burkina Faso pour témoigner de la vitalité de notre culture », a-t-il ajouté.
Parmi les nouveautés de cette 29e édition, on note l’introduction du Prix du Président Thomas Sankara, du Prix du public doté par la RTB, ainsi que la Semaine de la critique cinématographique. Une initiative intitulée « Identités » rendra également hommage à des personnalités inspirantes du cinéma.
Le Tchad a été désigné pays invité d’honneur pour cette édition. Abdoulaye Souleymane Babalé, Secrétaire général du ministère de la Culture et du Tourisme du Tchad, a exprimé sa satisfaction.
« Cela fait deux ans que nous collaborons avec le Burkina Faso pour préparer cette édition. Être pays invité d’honneur, c’est être un partenaire privilégié aux côtés du Fespaco et du Burkina, pour faire de cette édition, l’une des plus belles », a-t-il souhaité.
Etienne Sawadogo, chargé de mission du ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCCAT), a souligné l’importance du visuel officiel comme « la pièce d’identité » du festival.
« Un visuel concentre en lui les ambitions de l’évènement et traduit graphiquement son thème. Il est à la fois une représentation artistique et éthique.», a-t-il expliqué. Il a également insisté sur la portée symbolique de cette étape, essentielle dans la mise en œuvre des activités préparatoires de la biennale.
Par ailleurs, les sites officiels du festival seront au nombre de neuf (9), notamment le siège du Fespaco, l’ISTIC et le Palais des sports. Les projections se dérouleront sur neuf (9) écrans principaux, tels que le Ciné Burkina, le Ciné Neerwaya ou encore le Cenasa, ainsi que les écrans hors-les-murs à Yako, Saaba, Bassinko, etc. À ce jour, sept cent (700) des mille trois cent cinquante et un (1351) soumis au comité, ont été visionnés.
Du reste, les accréditations pour le festival sont ouvertes jusqu’au 31 décembre 2024. Les inscriptions se font directement en ligne sur le site officiel du Fespaco : www.fespaco.bf.
Abrandi Arthur Liliou
Petit texte explicatif pour décrypter ce visuel, par Gideon Vink.
Une femme regarde droit dans l’objectif de la caméra, son regard à la fois serein et déterminé, fier et dénué de complexe. Inconnue, nommons-la « Je suis Afrique », mère de l’humanité. Dessinée pour ne se figer sur aucun visage particulier, elle incarne la diversité du continent : « Je suis Afrique », c’est tout le monde et personne à la fois. L’Afrique, c’est nous, en un pluriel infini.
La figure de « Je suis Afrique » est une opportunité pour mettre en avant le rôle central de la femme dans le monde et surtout dans les sociétés africaines. On peut évoquer les femmes cinéastes, productrices et actrices qui contribuent à faire rayonner les cinémas d’Afrique.
« Je suis Afrique » semble se cacher derrière les lettres du mot FESPACO, tout en nous observant. Son visage, partiellement dissimulé, invite notre imagination à combler les vides, à construire et à déconstruire une image complète. Le cinéma, c’est un peu cela : un jeu entre le visible et l’invisible. Un film nous dévoile une partie d’une histoire, nous laissant imaginer le reste, tel une fenêtre ouverte sur d’infinies réalités.
Son visage est un kaléidoscope de motifs tissés, un hommage aux richesses culturelles du continent. Pour cette 29ème édition, le FESPACO célèbre ces identités plurielles qui s’expriment à travers le cinéma, mais aussi à travers la musique, la danse, le théâtre et la mode. Chaque tissu raconte une histoire, chaque motif nous transporte dans une région spécifique : le Bogolan malien, le Kenté ghanéen, le Faso Danfani, le Koko Dunda burkinabè ou les boucles d’oreilles à motif masaï ou zoulou, témoignent de la vitalité et de la diversité de nos cultures. Chaque tissu africain, chaque motif, chaque couleur porte en lui une symbolique profonde, liée à l’histoire des peuples.
Graphisme : Gideon Vink
