FESPACO 2025 : Les professionnels se rencontre au MICA

Submitted by RedacteurenChef on Mon 24/02/2025 - 14:36
FESPACO 2025 : Les professionnels se rencontre au MICA

Le Marché international du cinéma africain (MICA) a officiellement ouvert ses portes, le dimanche 23 février 2025, en présence du ministre du Développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises, du ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, des ministres malien et togolais de la Culture et de l’ambassadeur de l’Union Européenne au Burkina Faso.

Depuis plus de deux décennies, le Marché international du cinéma africain (MICA) se tient en marge du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). C’est un cadre qui permet au professionnel du cinéma (producteurs, acteurs, réalisateurs et diffuseurs, etc.) de se rencontrer, d’échanger, de collaborer, de faire des bonnes affaires.

Depuis 2021, un nouveau dispositif a été mis en place, sous l’égide de Moussa Alex Sawadogo, Délégué général du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Avec ce dispositif le Marché international du cinéma africain fait désormais partie intégrante du FESPACO Pro, qui permet d’englober les aspects économiques et professionnels de l’industrie du cinéma et de la télévision d’Afrique et de la diaspora.

Une centaine de stands pour les professionnels et les institutions

Ce Marché international du cinéma et de la télévision de Ouagadougou met à la disposition des professionnels du cinéma une centaine de stands. Il est logé dans le grand chapiteau érigé au siège du FESPACO.

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3.	La coupure du marquant le lancement officiel des activités du MICA
La coupure du marquant le lancement officiel des activités du MICA

Selon Serge Poda, ministre du Développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises, le FESPACO Pro, notamment le MICA, a une importance cruciale.

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1.	Serge Poda, ministre du Développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises
Serge Poda, ministre du Développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises

« Le cinéma regorge d’histoire puissante, de voix audacieuses et une perspective d’unité. Il nous appartient de lui offrir une visibilité et une reconnaissance a la hauteur de sa richesse. Le MICA contribue à faciliter les échanges, le réseautage entre les porteurs de projets, les producteurs, les diffuseurs, les distributeurs. Lorsque vous réunissez dans un même endroit des professionnels peuvent surgir de leurs échanges et partages d’expériences », a-t-il affirmé.

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La visite des stands d’exposition
La visite des stands d’exposition

Par ailleurs, Daniel Aristi Gaztelumendi, ambassadeur de l’Union Européenne au Burkina Faso, a rappelé l’importante contribution de l’Union Européenne pour le rayonnement du cinéma africain depuis plus de trente ans, à travers son accompagnement à la production. 

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2.	Daniel Aristi Gaztelumendi, ambassadeur de l’Union Européenne au Burkina Faso
Daniel Aristi Gaztelumendi, ambassadeur de l’Union Européenne au Burkina Faso

Il a a aussi souligné que l’UE octroie deux prix au FESPACO : le prix du meilleur espoir burkinabè et le prix du meilleur projet de film. Ces deux ont été initié depuis la 28ème édition du FESPACO. Ces prix ont été institué pour soutenir la post-production.

Du reste, les officiels ont procédé à la coupure du ruban et à la visite des différents stands.

Myriam Ouédraogo

 

FESPACO 2025 : Qu'est-ce que le FESPACO-PRO/MICA ?

Dans le cadre des activités professionnelles, dans le cadre de la vingt-neuvième édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, il y a eu la cérémonie d'ouverture consacrée au FESPACO-PRO, le dimanche 23 février 2025. Dans ce cadre, Moustapha Sawadogo, président du FESPACO-PRO/MICA nous a briefé sur ces activités.

Concrètement, expliquez-nous ce qu'est le FESPACO-PRO/MICA...

Les créateurs du FESPACO ont vu les choses venir très tôt. Ils ont compris, qu'au-delà des projections durant le FESPACO, qu'il faut créer un espace où les cinéastes peuvent proposer leurs productions à de potentiels acheteurs, à de potentiels programmateurs, à de potentiels distributeurs. Et c'est ce qui a fonctionné pendant plusieurs années.

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Moustapha Sawadogo, président du FESPACO-PRO/MICA
Moustapha Sawadogo, président du FESPACO-PRO/MICA 

Aujourd'hui, nous basculons vers ce qu'on appelle aujourd'hui le FESPACO-PRO, qui est une entité beaucoup plus grande, beaucoup plus ouverte. Il englobe le Marché international du cinéma africain (MICA) et les ateliers Yennenga.

Les ateliers Yennenga sont également ce dispositif dans lequel des possibilités sont données à de jeunes réalisateurs de se former, mais aussi à des porteurs de projets de les présenter à d'éventuels coproducteurs ou à de potentiels investisseurs pour la réalisation du produit.

On a aussi le Yennenga Academy, qui est dédié à des jeunes aspirant au métier du cinéma. Ils viennent de partout en Afrique et même de la diaspora et ils ont l'opportunité pendant cette semaine du FESPACO de rencontrer des professionnels expérimentés du cinéma. Ils ont la possibilité de discuter avec des personnes expérimentées et des sommités du cinéma africain. Et au cours de ces échanges-là, ces jeunes gens ont l'opportunité d'échanger, d'affiner ou de préciser leur vocation. Vous savez, ils sont jeunes et on est parfois dans une phase d'hésitation sur ce qu'on a envie de faire comme parcours de vie. Donc au Yennenga Academy, ils rencontrent des références qui les guident, qui les conseillent, qui leur prodiguent des enseignements sur les possibilités, les potentialités qui existent dans les différents métiers du cinéma.

Expliquez-nous le concept du Yennenga Coproduction...

Par ailleurs, on a le Yennenga Coproduction. À ce niveau, c'est le porteur de projets en développement qui vient et qui présente ses projets à un collège de coproducteurs ou d'institutions de financement, de structures consacrées au financement du cinéma, à la fois d'Afrique ou du monde entier. C'était difficile avant, mais aujourd'hui des possibilités existent grâce au FESPACO, qui permet de rassembler des potentiels financeurs  et des porteurs de projets.

Qu'en est-il du Yennenga Post-production ?

C'est un espace où des projets en finition, c'est-à-dire des projets qui ont déjà été tournés, mais qui manquent de moyens pour la phase de studio, pour la phase de post-production, pour la phase de montage.

Donc, les porteurs de ces projets viennent à Ouagadougou et présentent ces projets qui sont coachés par des cinéastes expérimentés, et au bout du processus, ils peuvent bénéficier de bourses qui les aident à aller en studio et à finir leurs projets. On a des bourses qui vont jusqu'à parfois 50 000 euros, c'est-à-dire autour de 30 millions de F CFA pour certains projets.

Qu'est-ce qu'on appelle les ateliers du patrimoine ?

Effectivement, on a ce qu'on appelle les ateliers du patrimoine, qui regroupent l'ensemble des activités muséales, l'ensemble des activités de conservation du patrimoine du cinéma africain. Vous savez que Ouagadougou abrite la Cinémathèque africaine du cinéma. Et donc, pendant le FESPACO, on donne à voir ce potentiel-là au public et aux professionnels qui viennent à Ouagadougou.

Combien de jeunes ont été retenus ou prennent part à ces différentes activités ?

Au Yennenga Academy, il y a 18 jeunes sélectionnés. Ils viennent  de toute l'Afrique et parfois même de la diaspora. On a des candidatures de jeunes haïtiens. En 2023, on a eu des jeunes du Comores, de la Guadeloupe, etc. Et on est fier de savoir que ces personnes-là s'intéressent aussi à ce qui se passe sur le continent. Ça signifie que le prolongement de nos actions atteint des territoires beaucoup plus loin qu'on ne l'aurait imaginé. Au Yennenga Coproduction, il y a entre autres 14 projets qui seront présentés. Et au Yennenga Post-production, il y a 7 projets qui vont être présentés.

Au niveau des ateliers du patrimoine, il y a des communications consacrées à des professionnels, présentées par des professionnels, sur la conservation du cinéma du continent.

Au niveau du Marché international du cinéma africain (MICA), combien de stands sont disponibles ?

Au niveau du MICA, on a environ 100 stands. Et ces 100 stands sont occupés uniquement par des professionnels du cinéma ou des institutions étatiques consacrées au cinéma. 

Jean-Yves Nébié

Myriam Ouédraogo