Dans cet article, nous parlons de l’Agence Nationale de Biosécurité (vision, mandats, structuration, organes consultatifs), les procédure d’octroi pour l’utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM), les applications de la biotechnologie moderne, etc.
L’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) est l’autorité nationale compétente en matière de biosécurité au Burkina Faso. Elle est un Etablissement Public à caractère Scientifique, Culturel et Technique (EPSCT) du ministère en charge de la recherche scientifique.
Sa vision
La vision de l’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) est de soutenir le développement socio-économique du pays et le bien-être des burkinabè à travers une régulation efficiente et transparente de la biotechnologie.
Son mandat
Le mandat de l’Agence Nationale de Biosécurité est de : veiller à ce que les règles pour évaluer, gérer, informer sur les risques liés aux différentes utilisations des OGM soient appliquées ; veiller à la sécurité de toutes les utilisations d’OGM ; prendre les décisions sur les utilisations des OGM en tenant compte des recommandations du Comité scientifique national de biosécurité ; assurer les inspections et audits relatifs d’une part au respect des conditions d’autorisation d’utilisation des OGM et d’autre part, à toute utilisation non autorisée ; assurer en tant qu’autorité nationale compétente la coordination de toute activité au niveau national et avec le niveau international concernant la sécurité des OGM ; assurer la communication avec le public sur la biosécurité des OGM ; assurer la participation du public à la prise de décision lors de la dissémination et la mise sur le marché des OGM.
Sa structuration
L’Agence Nationale de Biosécurité compte une direction générale, quatre directions techniques, des services administratifs et de gestion.
Les quatre (4) directions techniques sont : la Direction de l’Evaluation et du contrôle (DEC) chargée de la gestion et du stockage des demandes d’autorisation d’utilisation des OGM ; la Direction de la réglementation, de l’inspection et du contentieux (DRIC) chargée de l’élaboration des textes règlementaires et du suivi de la conformité des autorisations ; la Direction de la communication, de la coopération et des relations publiques (DCRP) chargée la mise en œuvre de la stratégie de communication, y compris l’information et la sensibilisation des parties prenantes ; la Direction du laboratoire (DL) chargée de la détection, l’identification et de toute analyse des OGM pour le respect de la réglementation.
Les organes consultatifs
L’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) est appuyée par trois (03) organes : le Comité Scientifique National de Biosécurité (CSNB) ; l’Observatoire National de Biosécurité (ONB) ; le Conseil Scientifique et Technique (CST).
Le rôle du Comité Scientifique National de Biosécurité (CSNB) est d’assurer l’évaluation des risques suivant une démarche scientifique. Il est composé de 13 membres titulaires et 13 membres suppléants.
La mission de l’Observatoire National de Biosécurité (ONB) est d’assurer la surveillance et l’éducation du public en matière de biosécurité. Il est constitué de 33 membres.
La mission du Conseil Scientifique et Technique (CST) est de veiller sur la qualité et la cohérence des projets et programmes de l’Agence avec les objectifs fixés par le gouvernement en matière de biotechnologie/ biosécurité. Il est constitué de 10 membres dont 03 experts internationaux.
Procédure d’octroi pour l’utilisation des organismes génétiquement modifiés (OGM)
L’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) est l’autorité nationale compétente en matière de biosécurité. Aucun Organisme Génétiquement Modifié (OGM) ne doit être utilisé au Burkina Faso sans une autorisation préalable de l’ANB. La prise de décision pour autoriser un OGM au Burkina Faso est un processus qui fait intervenir plusieurs acteurs. Avant toute autorisation, une évaluation des risques liés à l’OGM est obligatoire.
Le Comité Scientifique National de Biosécurité (CSNB) conduit l’évaluation des risques et formule des recommandations à l’ANB. L’Evaluation des risques se fait au cas par cas, selon une démarche scientifique et en appliquant le principe de précaution. L’Observatoire National de Biosécurité (ONB) formule ses préoccupations qui sont examinées par l’ANB avant la prise de décision. Le public doit être consulté lors de la prise de décision de libération d’un OGM dans l’environnement. Le processus décisionnel ne doit pas excéder 150 jours.
En cas d’autorisation, les conditionnalités de l’utilisation de l’OGM sont édictées. Le notifiant et le public sont informés de la décision finale.
Application de la biotechnologie moderne
Comme indiqué dans le Protocole de Cartagena, « la biotechnologie moderne est réputée avoir un énorme potentiel qui peut promouvoir le bien-être de l'humanité en apportant notamment des solutions aux besoins urgents en matière d'alimentation, d'agriculture et de soins de santé ».
Dans le même temps, il est aussi reconnu « la nécessité de protéger la santé humaine et l'environnement contre les effets potentiellement défavorables des produits liés aux biotechnologies ».
La biotechnologie moderne est l’utilisation de méthodes scientifiques pour modifier le patrimoine génétique des organismes. Elle peut permettre le franchissement des barrières naturelles de reproduction. Il s’agit d’un important nouvel outil d’amélioration génétique des plantes et des animaux, utilisable aussi dans le domaine de la santé et de la nutrition.
Les organismes génétiquement modifiés utilisés en agriculture et commercialisés dans le monde
La biotechnologie moderne a permis la production de nouvelles variétés de plantes résistantes aux stress biotiques et abiotiques ayant été commercialisées dans le monde (Maïs, Soja, Coton, Papayer, Pomme de terre, Aubergine, etc.).
Les essais en champ confiné de cultures génétiquement modifiés en Afrique
Plusieurs essais au champ de plantes transgéniques sont en cours en Afrique (Coton, Maïs, Sorgho, Niébé, Manioc, Riz, Banane, Pomme de terre, Patate douce, Concombre, Tomate, Canne à sucre, Melon, Blé, etc.).
Produits génétiquement modifiés et application en santé à travers le monde
De plus, des produits pour la santé humaine ont été mis au point grâce à la biotechnologie moderne depuis 1978 (Insuline de synthèse ou humaine, Hormone de croissance humaine, Vaccin anti-hépatite, etc.). La plupart des applications dans le domaine de la santé et de la nutrition sont d’intérêt pour le Burkina Faso.
Avant d’être approuvées, toutes ces applications de la biotechnologie moderne ont fait l’objet d’évaluations approfondies par les systèmes de régulation de la biosécurité (comme l’ANB) quant à leurs effets néfastes potentiels sur la santé humaine et animale ainsi que sur l’environnement.
Source : Agence Nationale de Biosécurité (ANB)