La coordination du projet de recherche Stop-NCD à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité Universitaire à Bobo-Dioulasso (UCAO-UUB) a organisé, du 26 au 27 juin 2023, à l’Hôtel Sissiman, un atelier technique de validation du protocole et de programmation des activités prévues. Ce projet de recherche-action vise à lutter contre les maladies non transmissibles comme le diabète, l’hypertension artérielle et les maladies mentales.
Cet atelier technique vise à présenter les lignes directrices du projet, le contenu du protocole et à passer en revue les outils qualitatifs et quantitatifs ainsi que les options opérationnelles pour la conduite des différentes activités du projet Stop-NCD.
Selon Dr Maurice Yaogo, enseignant-chercheur en anthropologie et sociologie de la santé, investigateur principal et coordonnateur du projet Stop-NCD au Burkina Faso, le projet, qui va durer cinq ans consiste à mettre en œuvre une recherche-action. L’intérêt mis en relief dans les grandes lignes du projet est de mener une recherche-action de haute qualité afin de contribuer à l’amélioration de la santé et du bien-être des populations par un renforcement complet et durable des capacités. Il est question précisément de la prévention, du dépistage, du diagnostic et de l’offre de soins primaires mais aussi l’orientation vers les services spécialisés de prise en charge de l’hypertension, du diabète et des problèmes courants de santé mentale.
Organisation des activités du projet
Lors de l’atelier du 26 et 27 juin 2023, les chercheurs et les principaux collaborateurs impliqués dans les différentes composantes des activités ont examiné et validé le protocole du projet et le programme des activités. Ils ont également passé en revue les outils méthodologiques des volets quantitatif et qualitatif pour les amender et les finaliser dans le cadre de la préparation des collectes de données dans les sites des activités de recherche (Régions du Centre, du Centre-Ouest et des Hauts-Bassins).
Trois thèmes sont retenus : le soutien individuel et communautaire, le soutien aux structures de santé et le soutien aux politiques et aux systèmes de santé.
Les huit (8) activités retenues sont : l’analyse du contexte et synthèse des données ; la co-production d’interventions ; la mise et l’évaluation ; le renforcement des capacités et formation ; l’échange de connaissances et application de la recherche ; l’engagement et participation de la communauté et des parties prenantes ; le suivi et l’apprentissage ; la gouvernance et la gestion.
Le projet Stop-NCD
Le projet est mis en œuvre conjointement par les équipes des institutions membres du consortium. En dehors de l’UCAO-UUB au Burkina Faso, il s’agit du Ghana College of Physicians and Surgeons (GCPS) et de l’Université d’Ashesi au Ghana du Laboratoire d’Études et de Recherche sur les Dynamiques Sociales et le Développement Local (LASDEL) au Niger, en partenariat avec London School of Hygiene and Tropical Medicine en Angleterre.
C’est un projet interdisciplinaire sous-régional qui vise à construire de solides connaissances des contextes nationaux pour co-produire et évaluer consécutivement des paquets d’interventions avec les parties prenantes, avec un renforcement continu des capacités institutionnelles, individuelles et collectives. Il s’agit aussi d’un partage des leçons apprises pour des actions préventives et curatives plus efficaces de lutte contre les maladies non transmissibles au Burkina Faso.
Le constat actuel est que les maladies non transmissibles constituent un problème majeur de santé publique et un défi pour le développement. En effet, elles sont de plus en plus répandues et leurs conséquences sanitaires impactent significativement et durablement les plans de développement. En outre, elles contribuent à accroitre la vulnérabilité et la pauvreté des personnes socialement défavorisées, avec des coûts exorbitants des traitements et des pertes importantes de revenus liés aux soins pour ces maladies chroniques, d’où l’importance à accorder à cette catégorie de maladies. Il s’agit d’un véritable enjeu de développement car ces maladies non priorisées ou même négligées pour certaines affections et dans les politiques et les programmes de santé sont à l’origine d’une proportion importante de décès et d’invalidité des personnes atteintes, avec des répercussions sur leur productivité au travail. Cette situation perturbe le développement économique et social dans le monde et l’atteinte des objectifs de développement durable dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (OMS 2014).
Jean-Yves Nébié