L’Association Les Récréâtrales a organisé, le 21 octobre 2024, une conférence de presse de lancement de la 13ème édition des Résidences panafricaines d’Écriture, de Création et de Recherche Théâtrales (Récréâtrales), à son siège à Ouagadougou. La treizième édition, se déroulera du 26 octobre au 2 novembre 2024, sous le thème : « Tourner la face au soleil ».
Ce sont quinze (15) pays qui participent cette année aux Récréâtrales, avec onze (11) spectacles au programme et à peu près deux cent cinquante (250) artistes attendus. Les innovations majeures, à entendre Aristide Tarnagda, Directeur des Récréâtrales, c’est d’avoir la cinquantaine de personnes déplacées internes (PDI) sur un plateau et la première édition du prix Récréâtrales qui va être décerné le 26 octobre à l’ouverture du festival.
Pour ce qui est du thème de cette édition, « Tourner la face au soleil », il explique qu’il s’agit justement d’aller vers la meilleure part de nous-mêmes, sortir de l’ombre et surtout que le pays s’unisse pour ensemencer la joie, pour le retour de la vie, de la fraternité, de l’amitié et de l’intégrité. Et pour cela, ajoute-t-il, on a besoin d’aller chercher au fond de nous-mêmes toute la lumière qui est tapie pour que le pays se relève.
Il a été donné à voir au public, un bout du spectacle phare de la 13e édition des Récréâtrales, intitulé « Tu dis PDI ». « Tu dis PDI », aux propos du directeur général des Récréâtrales, est un cheminement avec les personnes déplacées internes du Centre-Nord, du Centre-Est, des jeunes des populations hôtes. « C’est un processus au cours duquel nous avons mené des ateliers d’écriture, de danse, de théâtre, de peinture et de photographie. Les textes ont été écrits par ces PDI qui ont raconté leur vécu, le manque qui les habite et la tragédie qu’ils portent. Nous avons donc essayé de faire un spectacle mêlant la danse, le chant, le théâtre et la musique pour permettre à ces personnes-là de raconter leurs récits, de sortir de leur quotidien et de dépasser leur traumatisme. Mais nous souhaitons surtout que le public burkinabè et le public tout court qui viendra aux Récréâtrales puisse toucher de près, et de façon sensible, cette question tragique que le Burkina Faso traverse depuis 2015. Nous voulons également créer cette espèce d’empathie avec ces personnes. Parce que ce sont des êtres humains comme nous qui, à un moment donné, ont besoin de notre solidarité, de notre amitié, de notre regard, d’un instant partagé avec eux », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Aristide Tarnagda informe sur l’objectif du spectacle principal qui est de donner, dit-il, un espace d’expression à nos mamans, nos sœurs et nos frères qui sont directement victimes de la barbarie depuis un certain nombre d’années. Donc on ne peut pas continuer à faire l’art, à raconter des récits, poursuit-il, en ignorant les plus urgents en ce moment pour notre pays et même pour le monde qui sont les paroles de ces personnes-là. « Il était absolument nécessaire pour nous d’inviter, à cette 13e édition des Récréâtrales, ces personnes que nous accompagnons depuis quatre (4) ans maintenant pour que ceux qui entendent parler de ce phénomène, le vivent en live pour qu’il y ait des liens qui se tissent, de l’empathie et de la compassion », a-t-il souhaité.
En somme, Cette édition offrira concrètement du théâtre, de la danse, de l’humour, des lectures, des performances dans la rue, un plateau jeune public. « C’est la rue féérique des Récréâtrales et on vous réserve beaucoup de lumière, beaucoup de joie, beaucoup de fête », a promis le directeur de l’Association Les Récréâtrales.
Quant à la présidente, Odile Sankara, elle indique que le but est de rassembler et d’apporter de la joie. « Quand nous commencions ce festival, le pays ne connaissait pas cette situation que nous vivons aujourd’hui. A présent, les gens peuvent mieux comprendre l’importance d’un festival comme les Récréâtrales. Car on peut s’appuyer sur nos valeurs et notre culture pour créer des spectacles et apporter de la joie à tous », a-t-elle dit.
Pour rappel, le projet les Récréâtrales a été initié en 2002 dans le but d’offrir aux créateurs et artistes africains de théâtre, un espace de travail, de formation et de réflexion.
Abrandi Arthur Liliou