Le Consortium du Projet de recherche Stop-NCD (Burkina Faso, Ghana, Niger, Grande Bretagne) tient, du 21 au 25 octobre 2024, à Ouagadougou, sa réunion annuelle. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée le 21 octobre 2024.
Selon Dr Maurice Yaogo, Coordonnateur national du Projet Stop-NCD, cette rencontre de Ouagadougou est la deuxième, après celle de Londres en 2023.
« Ce projet est une initiative d'équipes de recherche réunies en consortium. Ce sont des équipes du Niger, du Ghana et du Burkina Faso, avec des partenaires de Grande-Bretagne. L'objectif est de renforcer les capacités pour améliorer la lutte contre les maladies non transmissibles dans nos pays. Ces maladies, comme l'hypertension artérielle, le diabète et les maladies mentales, sont en augmentation croissante et constituent un véritable problème de santé publique. Elles impactent considérablement la vie des personnes atteintes, de leurs familles et l'économie nationale ».
Il souligne que le Projet Stop-NCD part du principe que pour mieux agir, il faut d'abord évaluer. C'est un projet de recherche-action qui vise à apporter des preuves pour éclairer la mise en œuvre d’interventions améliorées. En effet, la recherche ne peut prendre la place des gens qui agissent sur le terrain, mais elle vient soutenir la pertinence des actions pour une meilleure efficacité de la lutte contre ces maladies. Il s’agit de contribuer au renforcement des capacités à différents niveaux des acteurs pour améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies non transmissibles, notamment le diabète, l’hypertension artérielle et les maladies mentales ciblées dans le cadre de ce projet.
Selon le coordonnateur national, c'est un projet ambitieux qui vise à apporter un appui aux politiques en place, à éclairer les prises de décision, à renforcer les capacités des professionnels de santé, les organisations de la société civile. Le Projet Stop-NCD doit durer cinq ans. La première phase a consisté à faire une analyse complète de la situation dans tous les pays concernés. Différentes activités ont été menées pour mieux cerner de près la situation en matière de prévalence, de besoins pour la prévention auprès des communautés. Il a été possible, selon Dr Yaogo de faire un état des lieux qui peut éclairer la situation et cela permet d'orienter les actions de la lutte et de faire participer les communautés en impliquant toutes les parties prenantes.
Pour la représentante de l'équipe internationale, Pr Irene Agyepong, les données qui sortiront de cette réunion annuelle seront bénéfiques.
« Nous espérons que les informations que nous allons produire seront bénéfiques pour nos trois pays et pour toute l'Afrique de l'Ouest. Et nous saluons aussi l'équipe du Royaume-Uni qui a décidé de travailler avec nous et de nous accompagner dans cette recherche-action, sans oublier les partenaires du Canada », a-t-elle souligné.
En plus, Pr Gaston Ogui Cossi, Président de l'Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO-UUB), a indiqué que cette initiative revêt un caractère important.
« Je voudrais affirmer la grande importance du Projet Stop-NCD dans le cadre de la recherche universitaire et tout le réseau UCAO. L'UCAO, en tant que temple du savoir, offre un cadre approprié de recherche dans la collaboration. Elle promeut l'universalité du savoir, ainsi que l'unité dans l'action. L'UCAO s'engage à participer activement dans la recherche de solutions contre ces maladies non transmissibles », a-t-il affirmé.
Dans le même sens, Mgr Paul Ouédraogo, Vice-chancelier de l'Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest-Unité Universitaire à Bobo-Dioulasso (UCAO-UUB), a dit la satisfaction du Comité Épiscopal de Tutelle Ecclésiastique (CETE) d'être associé à cette initiative louable.
Il soutient que cette initiative participe aussi à la mission d'évangélisation, parce qu'elle vise à apporter, comme le prescrit la Bible, des solutions pour soulager les maux du corps en plus de ceux de l’âme, en l’occurrence par la lutte contre les maladies non transmissibles.
En outre, Pr Nessiné Nina Korsaga/Somé, représentante du Ministre de la Santé, a rappelé que les maladies non transmissibles sont responsables de près de 74% des décès dans le monde et trois quarts de l’ensemble des décès dus aux maladies non transmissibles (MNT) surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
« Il est donc primordial avant de prendre des mesures face à ce fléau des temps modernes, d’évaluer d’abord la situation afin de bâtir des stratégies idoines basées sur des résultats probants qui contribuent à éclairer la prise de décision pour une meilleure efficacité des actions de lutte contre les maladies non transmissibles. Cela commence par vous et moi et nous avons fait ce premier pas nécessaire par la mise en place de ce projet international de recherche. En partant de l’idée que la lutte contre les maladies non transmissibles passe par une réduction des facteurs de risque, notamment le tabagisme, l’usage nocif de l’alcool, une alimentation déséquilibrée et l’inactivité physique, il est également important de : renforcer la sensibilisation et la prévention contre les facteurs de risque ; améliorer le dépistage et le diagnostic précoce des maladies non transmissibles ; garantir l’accès aux soins depuis les structures de santé primaires ; associer les différentes parties prenantes pouvant contribuer à la réussite des interventions contre les MNT. Il s’agit là de quelques mesures importantes qui peuvent contribuer à la réduction de la charge croissante des maladies non transmissibles. Tout au long de vos travaux, vous garderez sans doute en mémoire les pistes que la recherche peut ouvrir en réponse aux besoins d’interventions des politiques et des programmes de santé pour soulager les souffrances et les douleurs silencieuses des personnes affectées par ces maladies », a-t-elle ajouté.
Le Projet Stop-NCD
Le Centre de recherche en santé mondiale pour le renforcement des capacités de lutte contre les maladies non transmissibles en Afrique de l'Ouest (Stop-NCD) vise à contribuer à l'amélioration de la santé et du bien-être des populations en Afrique de l'Ouest grâce à un renforcement global et durable des capacités pour une recherche appliquée de haute qualité sur les maladies non transmissibles, afin d'améliorer la prévention, le dépistage, le diagnostic en soins primaires et la gestion/l'orientation des problèmes interdépendants de l'hypertension artérielle, du diabète et de la santé mentale.
Jean-Yves Nébié