Africa Green Week, pour sa 2ème édition, s’est tenu à Ouagadougou et à Koudougou, du 24 au 27 octobre 2024, sous le thème : « Transition énergétique et économie circulaire : Mobiliser la jeunesse pour un avenir durable en Afrique ». Les activités ont débuté le 26 octobre, à Koudougou, par une formation en porciculture et un panel sur la transition énergétique et le développement durable.
Africa Green Week, dans le cadre de sa 2ème édition, après la ville de Ouagadougou pour les journées du 24 et du 25 octobre 2024, a poursuivi ses activités dans la Cité du cavalier rouge. Avec à l’ordre du jour, le 26 octobre, une formation en porciculture et un panel sur la transition énergétique et le développement durable.
Selon Bélélé Jérôme William Bationo, initiateur du projet Africa Green Week, le choix de ces deux (2) villes, Ouagadougou et Koudougou, est lié à la volonté d’adresser, à un maximum de jeunes, leur message sur le changement climatique, le développement durable et les défis environnementaux. Mais c’est aussi parce que ces villes ont offert la possibilité d’organiser cette deuxième édition et ses différentes activités.
« Après la formation des jeunes, les communications et la clôture à Ouagadougou, nous voilà à l’Université Norbert Zongo de Koudougou, un cadre où les jeunes se retrouvent et reçoivent des enseignements. Il était important pour nous de nous retrouver dans ce haut lieu du savoir pour apporter notre contribution à travers, ne serait-ce qu’une communication et une formation à l’endroit des jeunes. Par ces activités, nous attendons d’eux, plus d’engagement au niveau micro, afin qu’il y ait des changements perceptibles. Que l’on sente, au-delà des discours que chacun, dans son travail et dans sa vie au quotidien, apporte quelque chose de nouveau qui va permettre de répondre aux défis du changement climatique », a-t-il souhaité.
C’est de manière volontaire que les jeunes se sont inscrits pour participer à cette activité, ajoute le porteur du projet, et le comité d’organisation a tenu cet évènement pour que chacun d’eux, à son niveau, puisse prendre des initiatives et apporter sa contribution par rapport à la perception des uns et des autres et au changement de mentalité. « Notre pays, et le Sahel plus généralement, est un cas qui montre clairement ce que l’on peut avoir comme difficultés en lien avec le changement climatique. Aujourd’hui, nous avons des problèmes liés à l’insécurité. Cela est dû au manque de ressources et au fait que les populations n’ont plus la capacité de travailler dans ces conditions climatiques. Il est donc plus facile de manipuler un jeune qui est laissé à lui-même, dans un village ou une localité, parce que les conditions de l’agriculture ne le lui permettent plus de subvenir à ses besoins. On peut l’endoctriner et cela devient un problème de société », a-t-l regretté.
Marius Tiendrébéogo, technicien supérieur d’élevage, a donné la formation en porciculture. Et, d’entrée de jeu, il annonce que la porciculture est une activité rentable à condition de bien s’y prendre et d’être patient. « C’est un élevage que pratique la population villageoise mais leur manière de faire est peu productive. Cette formation vise donc à donner aux participants les bases pour un élevage industriel et plus rentable. La particularité de l’élevage de porcs est leur cycle court, leur grande portée (9 à 14 porcins) et leur croissance rapide », a-t-il informé.
Elie Kaboré et Mahamoudou Ouédraogo, pour leur part, ont animé le panel. Celui-ci s’est articulé autour de quatre points principaux, à savoir, pourquoi s’intéresser au développement durable et à la transition énergétique ? Les impacts du changement climatique sur le développement durable ; la transition énergétique et les minéraux critiques et, pour finir, le rôle de la société civile dans le processus du développement durable.
Ainsi, Elie Kaboré, spécialiste des questions minières et directeur de publication du journal minesactu.info, dit de la transition énergétique qu’elle est le fait de partir d’un point A vers un point B. Le point A représentant nos anciennes habitudes, et le point B, l’objectif recherché à travers la transition énergétique. Entre A et B, il sera question de changer les habitudes, c’est-à-dire ce que l’on fait en matière de production et de distribution d’énergie (transport y compris) et en matière de consommation d’énergie. Le point A désigne les énergies fossiles et polluantes comme le pétrole, l’essence, le gasoil, le charbon, le gaz, etc. Et le point B, les énergies propres telles que le soleil, l’éolien, la biomasse, l’hydroélectricité, etc. « Il s’agit, pour protéger la planète, d’abandonner progressivement l’utilisation des énergies polluantes au profit des énergies dites propres ou énergies renouvelables », a-t-il résumé la transition énergétique à l’entame de sa communication. Pour lui, on doit aller vers ces énergies renouvelables parce qu’il y a une forte demande en matière d’énergie. Et cela est lié, poursuit-il, au niveau de développement mais aussi à la question démographique. Le communicateur évoquera également, entre autres, les minéraux critiques tout comme les moyens pour parvenir à cette transition énergétique.
Mahamoudou Ouédraogo, magistrat et coordonnateur de l’association Alliance pour une agriculture durable (AGRID) s’est davantage appesanti sur le rôle de la société civile. Il a déroulé sa communication sur deux (2) points, le lien entre le développement durable et la transition énergétique, et la contribution de la société civile dans le processus de transition énergétique et de développement durable. Le Burkina Faso, comme d’autres pays, déclare-t-il, fait face à divers défis environnementaux mais l’on peut considérer ces défis comme des opportunités pour changer et aller vers la transition énergétique et le développement durable qui, définit-il, permet aux générations actuelles de vivre mieux tout en préservant les ressources naturelles pour les générations futures. Il rappelle l’adoption, en 2015, par la communauté internationale, des dix-sept (17) objectifs de développement durable (ODD) qui sont intégrés et interdépendants. Et c’est seulement avec l’atteinte de tous ces objectifs que l’on peut parler de développement durable. Plusieurs ODD mentionnent, relève le panéliste, cette transition énergétique. « Pour pouvoir aller vers le développement durable, il faut obligatoirement passer par la transition énergétique qui doit impliquer toutes les parties. Il faut que tous les acteurs se mobilisent. C’est pourquoi le rôle de la société civile est très important pour avancer vers cette transition énergétique, à travers la sensibilisation et l’éducation. En tant que société civile, nous devons informer nos communautés sur les enjeux du développement durable et de la transition énergétique, en organisant des campagnes de sensibilisation, des ateliers et des formations », a-t-il dit.
C’est une vingtaine de participants qui a pris part à la formation portant sur la porciculture et au panel sur la transition énergétique et le développement durable. La jeunesse était au cœur de cette deuxième édition de Africa Green Week. Et elle a pu s’exprimer à l’issue des activités, interactives, du jour. C’est alors que Nephtalie Dao, étudiante, se réjouit d’y avoir pris part.
« J’ai apprécié la formation parce qu’elle nous a appris beaucoup de choses, et cela nous permettra de corriger nos erreurs dans l’élevage des porcs. Même si elle ne va pas nous servir aujourd’hui, nous pouvons aider des proches avec ce que nous connaissons maintenant. Nous avons appris sur les maladies des porcs, sur comment construire leurs enclos, les entretenir et les nourrir. Nous enrichissons aussi notre bagage intellectuel avec le panel sur la transition énergétique et le développement durable. Nous savons ce qui met en danger notre planète et comment agir pour la protéger afin d’atteindre le développement durable », s’est-elle satisfaite.
Eliezer Ramdé, étudiant également, abonde dans le même sens, lui qui a toujours voulu apprendre sur l’élevage, surtout sur celui des porcs.
« La porciculture m’intéresse. C’est cela qui m’a motivé à prendre part à la formation. Les questions liées au changement climatique et aux problèmes environnementaux me parlent aussi, en tant que citoyen et étudiant en géographie. Je suis venu et j’ai découvert beaucoup de choses. Je repars satisfait d’avoir participé et appris de ces différentes activités », s’est-il réjoui.
Par ailleurs, pour la deuxième édition de Africa Green Week, il y a eu, le 27 octobre, une activité citoyenne. Il s’agit de la cérémonie de remise de poubelles pour promouvoir la gestion des déchets et une activité de sensibilisation en partenariat avec des associations locales. On peut noter également la visite guidée de sites locaux liés au développement durable.
En rappel Africa Green Week est un projet d’activités sur l’environnement, le climat et l’agriculture durable en Afrique. Il est à sa 2ème édition. La première s’est tenue du 11 au 14 octobre 2023 à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso et à Brazzaville au Congo.
Abrandi Arthur Liliou